Les cent quarante travailleurs du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo révoqués ont reçu leurs décomptes finals vendredi 19 février, a rapporté l’un d’eux, qui a préféré garder l’anonymat. Une enveloppe qu’ils jugent insignifiante au regard du nombre de mois prestés. Ces anciens travailleurs appellent les responsables de ce parc agro-industriel à revoir leurs calculs, afin de les remettre dans leurs droits.
Cet ex-travailleur témoigne avoir, malgré lui, touché son décompte final en présence des policiers :
«Depuis le 20 juillet 2014, je travaillais comme ferrailleur au parc agro-industriel. Moi et tous les autres, nous n’avions jamais signé de contrat. Comme salaire, je percevais 250 dollars par mois. Hier, nous sommes allés sur le site, sur invitation du chef du personnel. Grande était notre surprise de le voir débarquer avec la police. Dans son bureau, la police nous entourait et lui nous a demandé de nous calmer et de ne pas nous livrer au désordre.»
Le chef du personnel a alors commencé à remettre à ses invités leur décompte final, leur assurant que le document qu’il tenait en mains provenait du ministère du Travail. Tous les bénéficiaires ont déploré le maigre montant perçu, poursuit la même source. «Moi-même, pour tout le temps passé sur le site, je n’ai reçu que 190 dollars américains», regrette-t-il.
Contactée par Radio Okapi, la directrice du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, Ida Kamonji Naserua, a refusé de s’exprimer sur cette question.
Il y a six jours, elle avait indiqué que les cent quarante agents travailleurs licenciés, sur les trois cents que comptait le site, n’étaient plus compétitifs pour la deuxième phase du projet Bukanga Lonzo devant commencer sous peu, sans donner les précisions sur la date du début de cette nouvelle phase.
Cette décision de licenciement n’est pas une sanction vis-à-vis de travailleurs qui avaient réclamé dernièrement un contrat à durée indéterminée, avait-elle assuré.
Les travailleurs de Bukanga Longo avaient déclenché un mouvant de grevé dans la première semaine du mois de février pour revendiquer la signature des contrats stables, après plus d’une année de travail comme journaliers. Ils dénonçaient aussi le traitement discriminatoire entre le personnel expatrié et les nationaux.