Le Front citoyen 2016 demande au président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Corneille Nangaa, de « cesser de jouer le jeu du pouvoir ». Dans une déclaration rendue publique vendredi 19 février à Kinshasa, ce regroupement qui réclame l’organisation des élections dans les délais constitutionnels dénonce également la « complicité avérée » de la Ceni ainsi que « son entêtement à contribuer à la mise en œuvre de la stratégie scandaleuse du glissement du mandat du chef de l’Etat ».
« Dans un rapport déposé par la Ceni à l’assemblée nationale, il y a un calendrier qui indiquait que la révision du fichier électoral pouvait se faire de janvier à mars. Vous savez aussi que les experts de l’OIF ont dit que cette opération pouvait aussi aller à 4 mois. La Case a de son côté proposé 6 à 7 mois », affirme le porte-parole du Front citoyen 2016, Jean-Claude Katende.
Il se dit étonné que la Ceni « en violation de la constitution » parle de 17 mois pour la révision du fichier électoral.
« Comment la Ceni est-elle arrivée à 17 ou 18 mois alors que dans son rapport déposé devant l’Assemblée nationale elle parle de la révision du fichier électoral de janvier à mars 2016. C’est là que nous disons que la Ceni joue au jeu du pouvoir », souligne Jean-claude Katende.
Vous pouvez écouter les explications du porte-parole du Front citoyen.
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Le président de la Ceni a fait savoir jeudi 18 février que le processus électoral est sur un chemin critique et qu’il s’avère impossible d’organiser des élections crédibles dans le délai constitutionnel.
Il a notamment expliqué que la révision du fichier électoral pourrait durer au minimum seize mois.
« Accepter les excuses de la Ceni »
Pour l’Alliance des démocrates congolais (Adeco), la classe politique doit accepter les excuses de la commission électorale.
Le porte-parole de ce parti, Stanis Luabeya, indique qu’on devrait tenir compte des contraintes techniques auxquelles fait face la commission électorale.
« Après tout, c’est la Ceni qui doit organiser les élections. Si elle pose des préalables quant à la tenue des élections telle que voulues par tous, nous devons lui accorder certaines excuses », a argumenté Stanislas Luabeya.
Selon lui, ces excuses ne vont pas favoriser le glissement du mandat présidentiel qui doit prendre fin à la fin de cette année.
« Les gens pensent que quand on parle du glissement, c’est pour éterniser le président Kabila au pouvoir. Mais d’après nous, le dialogue devient un grand rendez-vous pour trouver un compromis politique afin de faire face aux contraintes de la Ceni », a déclaré Stanislas Luabeya, faisant allusion au forum annoncé par le président Kabila.
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