Le procès en flagrance des six militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), arrêtés la nuit du 15 au 16 février, a débuté 18 février devant le tribunal de grande instance de Goma. Cette juridiction a fait droit à la requête du collectif de la défense, exigeant la comparution des policiers ayant exécuté l’arrestation des prévenus sans mandat de perquisition. Par ailleurs, le tribunal a ordonné en même temps la détention préventive de ces jeunes, poursuivis notamment pour tentative de soulèvement populaire.
Parmi les griefs retenus à charge des prévenus, figurent également l’incitation à la haine tribale, l’association des malfaiteurs et la désobéissance civile.
Me Lumbu Lumbu, porte-parole du collectif des avocats dénonce le fait que l’enceinte du tribunal de grande instance de Goma soit sérieusement encerclée par les policiers tôt le matin avant l’audience :
"Nous avons exigé du tribunal que l’on puisse procéder au déguerpissement des policiers, parce que leur présence allait mettre nos clients dans une situation psychologique qui n’allait pas permettre leur défense. Heureusement que le ministère public a procédé à la diminution de nombre de policiers."
La défense a aussi condamné le fait qu’une infraction «qui n’est pas du caractère flagrant», que l’on puisse traduire ces jeunes dans une procédure de flagrance. Ces jeunes, selon elle, devraient être amenés devant la justice dans une procédure tout à fait ordinaire.
L’audience a été suspendue pour reprendre vendredi 19 février.
Lucha a par ailleurs signalé l’arrestation de six personnes à Goma mardi 16 février, déclaré journée ville-morte par une frange de l’opposition. Selon la même source, il s’agissait pour la plupart d’étudiants, de membres ou de sympathisants de ce mouvement pro-démocratie.
Mais, selon le commissaire divisionnaire adjoint de la Police nationale congolaise, général Vital Awashango, les personnes arrêtées ne sont pas de membres de la Lucha, mais des citoyens qui auraient tenté de troubler l’ordre public.