L’abbé José Mpundu, l’un des initiateurs de la marche des chrétiens du 16 février 1992 regrette la récupération politique de cette journée à des fins « égoïstes ».
Le 16 février 1992, des chrétiens avaient marché pour réclamer la réouverture de la conférence nationale souveraine. La manifestation avait été réprimée dans le sang par le régime Mobutu.
Pour commémorer cette journée, l’Eglise catholique a annoncé à la fin de l’année dernière une nouvelle marche des chrétiens pour le 16 février 2016. Finalement, elle a renoncé à cette manifestation.
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Des partis d’opposition qui avaient aussi appelé à manifester ce 16 février 2016 à la suite de l’Eglise catholique ont finalement appelé à une journée ville morte.
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Même la majorité qui envisageait d’organiser une marche a finalement changé d’avis.
L’abbé José Mpundu regrette que cette journée du 16 février 2016 ait donné lieu à des tiraillements.
« Il est dommage que le 16 février, on se tiraille et que chacun essaie de tirer la couverture de son côté pour des intérêts égoïstes, mesquins », déplore-t-il.
L’abbé Mpundu indique que l’initiative de la marche du 16 février 1992 n’était pas venue des hommes politiques.
« Aujourd’hui, certains groupes essaient de récupérer le 16 février pour leurs intérêts, alors que la marche du 16 février 1992, n’était pas l’initiative de l’abbé José Mpundu, ni de l’UDPS ou d’un autre parti politique de l’époque », note le prêtre.
Pour avoir pacifiquement réclamé la réouverture de la Conférence nationale souveraine en 1992, beaucoup de chrétiens et croyants ont été tués par la soldatesque du maréchal Mobutu, rappelle-t-il.
Il recommande aux Congolais de ne pas oublier ces « martyrs de la démocratie ».
Le Collectif du 16 février dont l’abbé Mpungu est membre organise ce mardi 16 février une messe, des conférences et une production théâtrale à la paroisse Notre Dame de Fatima.