A l’occasion de la journée mondiale de la radio célébrée le 13 février de chaque année, le docteur Denis Mukwege estime que ce média est « un moyen incontournable pour faire passer la véritable information ». Pour ce médecin réputé pour les soins administrés aux femmes victimes des violences sexuelles, la radio est incontournable pour faire la sensibilisation au sujet de cette question.
«La radio est devenue un moyen incontournable pour faire la sensibilisation, pour faire passer la véritable information », soutient le docteur Mukwege pour qui en l’absence de la radio, « la rumeur prend la place ».
Le médecin plaide pour que la radio soit utilisée pour sensibiliser contre les violences faites aux femmes.
« La radio est très importante mais il faut voir comment les émissions qui passent à la radio sont articulées et comment les radios peuvent être utilisées pour faire cette sensibilisation et lutter contre les violences faites aux femmes et les violences sexuelles », souligne-t-il.
Depuis de nombreuses années, le docteur Mukwege soigne des femmes victimes des violences sexuelles. Il dirige l’Hôpital général de référence de Panzi, qui offre des soins et un suivi psychologique aux victimes de violences sexuelles dans les provinces du Nord et Sud-Kivu où pullulent les groupes armés.
Un outil de pacification
En Ituri, la radio a joué un rôle important dans la pacification et la consolidation de la paix.
C’est ce qu’a fait savoir le président de l’Association des radios communautaires (ARCO), Richard Pitua, à l’occasion de la journée de la radio.
Pour lui, ce média a aidé la Cour pénale internationale (CPI) à mener des sensibilisations afin de lutter contre l’impunité dans cette partie du pays, qui a connu les atrocités de la guerre au début des années 2000.
Nicolas Kuyaku de la CPI confirme que les radios ont aidé à lutter contre l’impunité en Ituri.
« Toutes les radios communautaires nous ont soutenu pour faire parvenir le message au grand public notamment le travail que nous sommes en train de faire pour identifier les victimes et faciliter leurs participations aux différentes procédures », avoue-t-il.
Durant la deuxième République, la ville de Bunia, chef-lieu de l’Ituri, ne comptait qu’une seule Radio « Candip de l’ISP ». Ce média s’est tu pendant les conflits armés du début des années 2000. La guerre inter-ethnique qui se déroulait dans la région est restée pendant quelque temps inconnue de l’opinion internationale.
Il a fallu l’arrivée de la première équipe de Radio Okapi en 2002 pour que le monde soit au courant de ce conflit.
Après l’avènement de Radio Okapi, les radios communautaires ont vu le jour sous l’impulsion des Nations unies pour encourager la cohabitation pacifique dans la région.
Un moyen de communication essentiel
Pour le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, la Journée mondiale de la radio est « l’occasion de célébrer un moyen de communication rassembleur qui captive l’imagination ».
Chaque année, écrit-il dans un communiqué, ce média diffuse à l’antenne plus de 1 200 reportages, dossiers d’actualité et éditoriaux.
« Cette année, la Journée mondiale de la radio met l’accent sur l’importance de la radio pour les 1,8 milliard de jeunes femmes et hommes dans le monde. Pour ces jeunes du monde entier, la radio est un moyen de communication essentiel », note Ban Ki-moon.
L’édition 2016 de la journée de la radio a pour thème « la radio en situation d’urgence ou de catastrophe ».