Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme s’inquiète des violences intercommunautaires signalées ces derniers jours au Nord-Kivu.
Dans un communiqué publié lundi 8 février, sa porte-parole, Cécile Pouilly, se dit « alarmée » par des informations faisant état d’une escalade des violences intercommunautaires dans les territoires de Lubero et Walikale. Des violences qui ont fait au moins 21 morts, 40 blessés et 70 maisons incendiées au cours du week-end passé.
« Nous avons aussi reçu des rapports sur des déplacements massifs de civils, des pillages, des enlèvements et au moins trois viols au cours des derniers jours », note-t-elle.
Depuis plusieurs jours, les membres des communautés Hutu et Nande s’affrontent dans certaines régions de la province du Nord-Kivu, occasionnant des morts dans les deux groupes ethniques.
« Les tensions entre les communautés hutu et nande, qui sont en hausse depuis novembre dernier, semblent avoir atteint un niveau alarmant avec ces derniers incidents et pourraient engendrer des violences à grande échelle et davantage de déplacements », déplore Cécile Pouilly.
La porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme indique que les membres de ces deux communautés sont soutenus par des groupes armés. Les Hutus seraient soutenus par les FDLR alors que les Nandés bénéficieraient du soutien des combattants traditionnels Maï-Maï.
« Ce qui rend la situation potentiellement encore plus explosive », affirme Cécile Pouilly qui demande au gouvernement congolais de prendre toutes les mesures possibles pour garantir la protection des civils et éradiquer la menace des groupes armés.
Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a déclaré le 4 février dernier avoir initié des pourparlers avec des membres des communautés en conflits. Des pourparlers qu’il compte désormais élargir aux notables de la province du Nord-Kivu pour «promouvoir le vivre-ensemble» entre différentes communautés de la région.