Le procureur général près la cour d’appel de la Gombe a émis, vendredi 18 décembre à Kinshasa, un mandat de comparution contre le président des Forces novatrices pour l'union et la solidarité (Fonus), Joseph Olenghankoy Mukundji. Selon ce dernier, la justuce le poursuit pour "atteinte à la sûreté de l'Etat".
Attendu ce vendredi au parquet de la Gombe, l’opposant a cependant sollicité la clémence de l’autorité judiciaire et promis de s'y présenter lundi 21 décembre, évoquant son mauvais état de santé:
«Par rapport à mon état de santé, je ne pourais pas me représenter aujourd’hui. Je vais me représenter le lundi et si il y a quoique ce soit, je répondrai devant ma conscience, devant Dieu et la République».
Joseph Olenghankoy s’est indigné de ce qu’il a qualifié d’instrumentalisation de la justice au profit d’un groupe d’individus pour étouffer l’exercice de la démocratie.
«Moi, personnellement, ce n’est pas la prison qui m'effraie; parce que j’ai fait 46 fois la prison dans ce pays. Mais ce qui m'effraie, c’est l’avenir de notre pays. Ca serait malheureux parce que nous entrons directement dans la droite ligne de l’apartheid politique. L’exercice de la démocratie va être complétement assassiné», a indiqué le président des Fonus.
Il s'est dit également surpris par ce mandat de comparution, redoutant son envoi direct à la prison centrale de Makala, une fois qu'il se présenterait au parquet.
«L’infraction qu’ils ont mise (à ma charge), pour eux, c’est l’atteinte à la sûreté de l’Etat. Le fait de dire aux gens de ne pas aller à un quelconque référendum et que nous devons respecter la constitution dans un document qu’ils appellent tract », a-t-il révélé.
En novembre dernier, Joseph Olenghankoy avait qualifié d’inconstitutionnelle la nomination des commissaires spéciaux à la tête de 21 nouvelles provinces.