Une enquête judiciaire menée du 3 au 12 décembre par l’auditorat militaire de Beni-Butembo dans la localité d’Eringeti et dans les sites de déplacés environnants révèle que 375 violations des droits de l’homme ont été commises lors de l’attaque des rebelles ougandais des ADF le 29 novembre dernier à Eringeti. Cette attaque avait fait 24 morts, selon la Monusco.
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Pour le directeur du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en RDC, Jose Maria Aranaz, les résultats de cette enquête confirment « les attaques systématiques d’une extrême cruauté commises de manière indiscriminées par les combattants de l’ADF contre la population civile ».
Il fait état d’un besoin urgent de neutraliser sans délai les rebelles ADF pour mettre fin à l’insécurité à laquelle fait face la population civile de Beni.
Parmi les 375 violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire documentées dans l’enquête de l’auditorat militaire, on compte notamment:
- 25 cas d’atteinte au droit à la vie, dont 13 femmes et deux mineurs
- 6 cas d’atteintes à l’intégrité physique, dont quatre femmes
- 3 cas d’enlèvement suivis de travaux forcés, dont deux mineurs
- 244 cas d’atteinte au droit à la propriété (pillages)
José Maria Aranaz félicite les autorités congolaises pour leurs efforts visant à ce que les auteurs de ces actes soient traduits devant les juridictions nationales ou internationales.
L’enquête de l’auditorat militaire a été appuyée par le BCNUDH et la Section d’appui à la justice et à l’administration pénitentiaire de la Monusco.
En mai 2015, un rapport du BCNUDH avait révélé qu’entre le 1er octobre et le 31 décembre 2014, au moins 237 civils ont été tués dans des attaques des combattants ADF.