L’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi a appelé mercredi 11 novembre le vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur à faire cesser la confusion au sein de l’Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec) de Kyungu wa Kumwanza. «On ne peut pas accepter que les frondeurs puissent créer un autre parti, qui s’appelle Unafec», a-t-il affirmé dans une conférence de presse à Lubumbashi.
«Je condamne sérieusement cette situation, parce que c’est un désordre qui commence. On ne peut pas accepter que les frondeurs puissent créer un autre parti, qui s’appelle Unafec», a déclaré Moïse Katumbi Chapwe.
Après l’exclusion de l’Unafec de la Majorité Présidentielle (MP) pour une lettre ouverte au président Kabila, lui demandant le respect de la constitution, dont il était cosignataire, certains membres de ce parti ont fait allégeance à la MP créant ainsi de fait deux partis politiques portant le nom « Unafec ».
Moïse Katumbi rappelle que la loi n’autorise pas le dédoublement de parti politique en RDC. Et interpelle le vice-premier ministre Evariste Boshab sur la question.
«C’est comme moi, comme j’ai quitté le PPRD, je ne peux pas aller faire le PPRD aile Moïse Katumbi ou le PPRD Luapula ou le PPRD Tanganyika. C’est impossible ! Je demanderais au vice-premier ministre de regarder cette situation ; sinon, il y aura désordre», a prévenu l’ancien gouverneur du Katanga.
Selon lui, la RDC a plus besoin de paix que des divisions qui risquent de plonger le pays dans le chaos.
«Ce n’est pas parce qu’on n’est pas dans la même vision qu’on devient des ennemis. Là, je ne suis pas d’accord. Moi, je suis en train de prêcher la paix et qu’on puisse respecter la loi. Si on ne respecte pas la loi, c’est la jungle», a-t-il poursuivi.
Responsabilité des autorités
Invité du magazine Dialogue entre Congolais le même mercredi, Me Georges Kapiamba, coordonnateur de la Coalition des trente-trois ONG pour le respect de la constitution, a aussi condamné l’attitude des autorités sur la question de création des dissidences dans les partis politiques.
«Les autorités ont laissé faire les responsables des ailes dissidentes jusque même à autoriser, pour le cas de Lubumbashi, une caravane motorisée ; alors que tout le monde sait que depuis plus de trois semaines, le maire avait pris une décision à la suite du conseil de sécurité locale interdisant toute manifestation à caractère public», rappelle Georges Kapiamba.
Pendant ce temps, les autres partis politiques qui ont souhaité organiser ce genre des manifestations n’ont a pas été autorisés.
«Voilà pourquoi nos 33 organisations ont considéré que les autorités congolaises endossent la responsabilité des violences survenues à Lubumbashi», a-t-il expliqué, faisant allusion notamment aux échauffourées survenues mardi entre policiers et jeunes de l’Unafec au siège de ce parti.
En réaction, Dieudonné Mwenze, député national honoraire et communicateur de la Majorité Présidentielle qui intervenait dans la même émission, a jugé excessif de pointer le Gouvernement comme responsable de ces incidents.
«Il ne s’agit pas d’autres partis politiques qui se créent avec la même dénomination, le même logo. Il s’agit de même parti politique. Je prends le cas de l’Unafec : ceux qui se sont produits à Lubumbashi disent qu’ils sont de l’Unafec. Mais au sein de ce parti, il y a ceux qui se réclament de la Majorité présidentielle et ceux qui (disent) aller avec le G7 (le groupe des sept partis exclus de la majorité», a-t-il expliqué.