Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a appelé lundi 9 novembre à ne pas mettre « en péril » la valeur du parc des Virunga après la confirmation de la présence de pétrole dans le périmètre du parc des Virunga, réserve naturelle emblématique de l'Est de la République démocratique du Congo
« Nous maintenons que la valeur économique à long terme de la plus vieille réserve naturelle africaine ne doit pas être mise en péril par la poursuite de gains à court-terme », écrit l'organisation de défense de l'environnement dans un communiqué transmis à l'AFP.
« WWF veut continuer à travailler avec les autorités de la RDC et la société civile pour investir dans un développement sans pétrole » dans cette zone, ajoute le texte.
Vendredi dernier, le ministre des Hydrocarbures congolais, Aimé Ngoi Mukena, avait déclaré à l'AFP que les résultats d'une étude sismique réalisée au sein des Virunga, attestaient la présence de pétrole dans cette réserve naturelle classée au patrimoine mondial de l'humanité.
Situés dans la province du Nord-Kivu, les Virunga abritent plusieurs espèces animales menacées, dont le gorille des montagnes, et offrent une diversité de paysages exceptionnelle.
L'Unesco a fait savoir à plusieurs reprises que l'exploration et l'exploitation pétrolières étaient « incompatibles » avec le règlement du Comité du patrimoine mondial et demande à Kinshasa d'annuler les permis d'exploration-production que l’État congolais a attribué en 2010 sur des concessions englobant de larges portions de la réserve.
A l'issue d'une intense mobilisation internationale et locale, la RDC a suspendu ces permis mais a commandé une « étude » destinée à estimer les effets d'une éventuelle exploitation pétrolière sur l'environnement.
Les opposants au forage avaient dénoncé cette étude comme une couverture pour un programme d'exploration pétrolière cachée.
Par le passé, Kinshasa a mis en avant la nécessité d'exploiter le pétrole qui pourrait se trouver dans les Virunga au nom du développement économique de la RDC, dont l'immense majorité de la population croupit dans la misère.
A ce jour aucun aval à l'exploration pétrolière dans le parc n'a été donné par les autorités.
Les opposants au forage arguent que dans une région en proie à une violence chronique, cela ne ferait qu'attiser les conflits armés qui déchirent le Nord-Kivu depuis plus de 20 ans. Ils proposent un modèle de développement économique alternatif, "durable", pour les populations riveraines du parc autour du tourisme, de la pêche et de l'énergie hydraulique.
(AFP)