Le Mouvement social pour le renouveau (MSR) soutient son président Pierre Lumbi et le G7, groupe de sept partis politiques exclus de la Majorité Présidentielle pour avoir demandé dans une lettre ouverte au président Kabila le respect absolu de la constitution pour l’organisation des élections.
Dans un communiqué signé mercredi par Yves Mobando, vice-président et Laurent Simon Ikenge, porte-parole, le MSR qui compte trente-deux députés à l’Assemblée nationale a salué la «lutte que mène Pierre Lumbi depuis plusieurs décennies pour la fondation et l'émergence d'un Etat de droit en République démocratique du Congo (RDC).»
Le parti réaffirme en outre son « soutien indéfectible au G7 dans son combat pour le respect de la constitution et des valeurs républicaines et démocratiques».
Pierre Lumbi, ancien conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité a été limogé de ses fonctions mercredi en même temps que le ministre du Plan, Olivier Kamitatu, lui aussi signataire de la lettre ouverte à Joseph Kabila.
«Nous avons appris que notre président national a été remercié. Nous n'avons rien à dire la dessus, sauf que nous le soutenons parce qu'il défend les valeurs pour lesquelles nous avons fondé ce parti : la moralité dans la vie politique et l'émergence d'un Etat de droit au Congo », affirme le porte-parole du MSR, Laurent-Simon Ikenge.
Il indique que son parti va «laisser le temps au temps» pour décider s'il va basculer dans l'opposition ou pas.
«Le bureau politique de notre parti ne fonctionne pas et ne réagit pas sous émotion. Il va apprécier la situation et le moment venu, il va prendre la décision qui s'impose. Je ne vois pas si nous allons verser dans l'opposition mais je crois que nous constituons une force et nous pouvons aussi rester nous-mêmes au centre avec les amis qui acceptent d'engager ce combat pour nous autour de l'idéal républicain et des valeurs démocratiques», ajoute Laurent-Simon Ikenge.
Concernant le sort des ministres du MSR au gouvernement, il appelle aussi à laisser «le temps au temps».
« Réunion indigne »
Gabriel Kyungu wa Ku Mwanza, l'un des ténors du G7 qui a pris part à la réunion du bureau politique de la MP réuni mercredi à Kinshasa pour débattre de la lettre ouverte à Kabila, affirme que cette rencontre s’est transformée en tribunal.
« La réunion avait un seul point à l'ordre du jour : la lettre que le G7 a adressé au chef de l'Etat. Au lieu d'étudier le fond de la lettre, on s'est lancé dans une sorte de tribunal et de réquisitoire, pour tenter de nous juger ou nous humilier. Nous, G7, nous avons jugé cette réunion indigne de nous. C'est ainsi que la réunion s'est terminée en queue de poisson », relate le président national de l'Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec).
Concernant la décision de leur exclusion, il affirme «attendre la suite des événements»
«Eux, ils ont parlé de l'auto-exclusion, nous attendons la suite. Il y a toute une procédure quant à ce», a expliqué Kyungu wa Kumwanza.
Sur le sort des ministres issus des rangs de ce qui est aujourd’hui le G7, il déclare :
«Au gouvernement c'est clair. Celui qui les a amenés au gouvernement [peut] leur demander de le quitter. C'est normal.»