Un groupe de députés de l’opposition demande au Premier ministre Matata Ponyo de s’expliquer sur l’achat de l’A320 de Congo Airways réceptionné le 30 juillet dernier à Kinshasa. Ces élus jugent exorbitant le prix d’acquisition de cet avion acheté d’occasion à la compagnie italienne Alitalia pour 25 millions de dollars américains.
«Le gouvernement est appelé à calmer cette tempête en donnant des données fiables. Pas simplement en termes des déclarations, mais en donnant des références qui vont faire en sorte que même les personnes qui s’engagent dans la campagne contre ce gouvernement puissent se calmer», explique Serge Mayamba du groupe parlementaire UDPS, à la tête de ce groupe de députés.
Saluant les efforts du gouvernement pour acquérir cet appareil, le député estime que le gouvernement devrait fournir à l’opinion « la bonne information ».
« Moi je suis de ceux qui ont salué les efforts du Premier ministre, mais nous disons à partir du moment où il y a des bruits qui courent sur le travail qu’il fait, nous avons l’obligation politique et légale d’agir pour permettre à l’opinion d’avoir la bonne information », souligne-t-il.
Serge Mayamba se défend de vouloir s’opposer dans le seul but de s’opposer.
« Même si nous sommes de l’opposition, notre travail ne consiste pas seulement à nous opposer à tout ce qui se fait. Mais le travail devra se faire également dans le sens d’amener la population à comprendre qu’il y a des actions positives qui sont menées en sa faveur », affirme-t-il.
Des responsables du ministère des Transports et Voies de communication acceptent la demande des députés nationaux. Ils les invitent cependant à visiter les sites Internet d’AVITAS, d’IBA et d’Alitalia pour avoir une idée sur les prix d’achat des avions d’occasion.
Congo Airways devrait réceptionner un deuxième A320 le 25 août prochain.
Liste noire de l’UE
Comme tous les transporteurs aériens congolais, Congo Airways est sur la liste noire des compagnies aériennes interdites dans l’Union européenne.
La RDC fait partie des seize pays dont les transporteurs aériens connus font l’objet d’une interdiction totale d’exploitation dans l’UE.
Cette mesure est prise au regard des 18 annexes de la convention de Chicago de 1944 relative à l’aviation civile. Ces annexes portent notamment sur la licence du personnel (annexe 1), les cartes aéronautiques (annexe 4), les télécommunications aéronautiques (annexe 10) et les aérodromes (annexe 14).
Selon les inspecteurs de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), la plupart des pays africains dont la RDC, ne respectent pas ces normes.
En 2006, le taux d’exécution de ces normes par la RDC était de 11%. Actuellement, il est évalué à 26%. L’OACI exige un taux d’exécution d’au moins 60% pour qu’un pays soit retiré de la liste noire.
Des responsables du ministère congolais des Transports et Voies de communications indiquent que l’Autorité de l’aviation civile travaille pour sortir la RDC de cette liste.