Gemain Katanga et Mathieu Ngudjolo comparaissent devant les juges de la CPI à La Haye depuis hier mardi. C’est le deuxième procès de la cour pénale internationale dans cette affaire qui oppose le procureur aux deux prévenus congolais. Les deux chefs de milice de l’Ituri sont accusés, entres autres, de crimes contre l’humanité commis en Ituri en 2003, rapporte radiookapi.net
A l’ouverture du procès, un fonctionnaire de la Cour a procédé à la lecture des charges retenues contre les prévenus. Le juge président Bruno Cotte s’est assuré que ces derniers ont compris la nature des charges. Il a rappelé également aux équipes de défense que chacun des accusés a, à ce stade, le droit de plaider coupable ou non coupable. A son tour, le procureur de la Cour pénale internationale, Louis Moreno Ocampo, a fait une déclaration liminaire.
Dans une déclaration faite à l’agence France presse, Louis Moreno Ocampo a indiqué que les deux accusés, Germain Katanga, 31 ans, et Mathieu Ngudjolo, 39 ans, sont responsables de certains crimes les plus graves. Ils ont utilisé les enfants comme soldats. Ils ont tué plus de 200 civils en quelques heures. Ils ont violé des femmes et des petites filles. Ils ont pillé des villages de Bogoro et transformé des femmes en esclaves sexuelles. Toujours pour le procureur de la CPI, le plan de deux accusés visait à effacer tout le village de Bogoro.
Pour leur part, Mathieu Ngudjolo et Germain Katanga ont confirmé qu’ils plaidaient non coupables. L’accusation a indiqué par ailleurs que des milliers de combattants de l’ethnie Lendu et Ngiti de la Force de résistance patriotique en Ituri (FRPI) de Germain katanga et du Front de nationaliste et intégrationniste (FNI) de Mathieu Ngudjolo avaient participé à cette attaque du village de Bogoro en 2003.
Germain Katanga croupit à la CPI depuis octobre 2007
En octobre 2007, le chef présumé de la FRPI a été arrêté et transféré à la CPI.
En mars 2008, la Cour a demandé de joindre son affaire à celle du chef présumé de la milice congolaise Mathieu Ngudjolo du FNI. Les deux hommes sont alors accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
En février 2009, Germain Katanga a introduit une requête en exception d’irrecevabilité de l’affaire devant la chambre première en 2e instance de la CPI . En juin 2009, cette chambre de la CPI a rejeté cette exception d’irrecevabilité. La défense a alors en ce temps fait appel de cette décision.
A cet effet, le juge Daniel Ntanda Nsereko, juge président dans cette affaire, a donné un résumé de l’arrêt de la chambre d’appel et exposé les conclusions de la chambre.