Kinshasa: les prisonniers de l'ex-CPRK meurent faute des soins appropriés

Prisonniers du CPRK

Prisonniers du CPRK

La prison centrale de Makala, ex Centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa, CPRK, ne soigne plus ses pensionnaires. Les malades sont transférés à l’hôpital général de Makala, en état critique. En l’espace d’un mois, 13 malades sont morts faute des soins appropriés, a constaté radiookapi.net

Parmi ces malades, certains sont en train de purger leur peine à la prison. D’autres sont encore en détention préventive. Et ces personnes crient au secours. De la prison centale de Makala à l’hôpital général de Makala, quelques pas de marche suffisent pour voir les pensionnaires de cette prison dans la commune de Selembao. L’ex hôpital sanatorium, qui les héberge, ressemble à un mouroir. Ça sent mauvais partout. “Près d’une quarantaine de malades”, selon celui que l’on appelle ici affectueusement : «gouverneur du pavillon », souffrent d’absence de suivi. Un père âgé de 105 ans dit être accusé de viol d’une mineure. Il attend d’être jugé. Un sous-lieutenant couché à même le sol et tout nu, pleure et se dit paralysé suite aux tortures reçues en prison.

«Je n’ai jamais été jugé. Je suis en détention préventive, cela fait pratiquement 8 mois et deux jours. Je souffre, on m’a tabassé en prison jusqu’à fracturer ma colonne vertébrale. Je ne sais plus marcher depuis 2 ans», témoigne un major accusé aussi de viol.

Un autre pensionnaire en détention préventive ajoute: «Au courant de la semaine qui vient de s’écouler, nous avons déjà enregistré plus 4 prisonniers qui sont décédés et dont les corps ont été transférés hier à la( morgue de) l’hôpital général de référence de Kinshasa. Les malades qui sont transférés en retard, le suivi ne se fait pas, l’hôpital en soi n’a pas de médicaments

Mais, qui soigne ces malades? C’est la confusion! Un prisonnier hospitalisé, lui ausi, affirme administrer des soins aux autres pensionnaires. Car, il est infirmier.

Cet hôpital est le seul dans la ville qui soigne le plus grand nombre de détenus du CPRK. Son médecin directeur, le docteur Eno, reconnaît que cet hôpital connu de sérieux problèmes à la suite des pillages. Mais depuis 3 mois, selon la même source, le Comité international de la croix rouge dote l’antenne de prison de l’hôpital de Makala de médicaments essentiels. La prise en charge est désormais totale, de la consultation jusqu’à l’administration des médicaments.