Prison de Makala : affaire de 14 ressortissants de l'Equateur, le ministre Luzolo réfute les allégations de l'ONG Codho

Symboles de justice

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Le ministre de la Justice, Luzolo Bambi, met en doute ce qu’il qualifie des « allégations» des ONG des droits de l’Homme. Il a réagi ainsi au rapport du Comité des observateurs des droits de l’Homme (Codho) faisant été d’un mauvais traitement infligé à 14 ressortissants de l’Equateur à la prison centrale de Makala, à Kinshasa. La justice congolaise est républicaine. Ce n’est pas une justice des tribus ni des sexes, a indiqué le ministre Luzolo, dimanche à radiookapi.net

«La justice reste la justice et la loi est appliquée par tous. Ces allégations doivent être vérifiables. J’ai appelé le procureur général de la République et le premier président de la Cour suprême de justice pour vérifier ces allégations. Mais à priori, je peux vous dire que les ONG des droits de l’Homme font leur travail comme elles le font. Je les respecte. Mais je ne suis pas certain que leurs affirmations soient vraies », a déclaré le ministre de la Justice.

Parce que, selon lui, il ne faut jamais confondre la situation difficile de nos établissements pénitentiaires au non-respect des droits de l’Homme. « Nos prisons sont ce qu’elles sont. Est-ce à dire que les gens soient torturés dans nos prisons ? Non. Je ne pense pas que ce que nos amis des droits de l’Homme sont en train de dire consacre une vérité. Moi, je mets en doute. J’aimerais bien que ces ONG puissent discuter avec nous et on est ouvert là-dessus», a-t-il ajouté.

Les faits dénoncés par le Codho

Le Codho a dénoncé, vendredi au cours d’une conference de presse, la torture et le régime cellulaire infligés à 14 ressortissants de la province de l’Equateur, civils et militaires, à la prison centrale de Makala à Kinshasa. Cette ONG faisait ainsi la restitution de son enquête menée en novembre 2009 auprès des détenus de cette prison. Selon Me N’sii Luanda, président du Codho, ces 14 détenus ont été enlevés en août 2009 par certains officiers de la Garde républicaine (GR : ex-Groupe spécial pour la sécurité présidentielle) sans motif. D’apres la meme source, ils ont été privés de jugement, de lumière et de repas à partir du cachot souterrain du Camp Tshatshi jusqu’à la prison centrale de Makala. Toujours selon lui, le premier de ces détenus a été arrêté par la garde républicaine en juin et le dernier, en août.

«Ils ont été maltraités dans un cachot souterrain du Camp Tshatshi de l’état-major de la GR. Après plusieurs revendications de notre part, ils ont été transférés à la prison centrale de Makala. Parmi ces détenus, civils et militaires, beaucoup souffrent de maux de tête, des yeux … Certains d’entre eux sont fracturés ou ont des blessures graves ; d’autres encore, on leur a introduit des métaux dans les jambes. C’était une façon, selon les témoignages, d’arracher leurs aveux», a-i-il ajouté

N’sii Luanda demande à la justice militaire de rendre réellement justice sur ces cas, de notifier à ces détenus les faits qui leur sont reprochés. Et, s’il n’y a pas des faits, qu’on puisse les libérer.