Electricité : la Snel sursoit à la nouvelle tarification pour les abonnés basse tension

Un transformateur de la SNEL

Un transformateur de la SNEL

Les abonnés de la Société nationale d’électricité (Snel) de basse tension peuvent payer la totalité de leurs factures majorées du mois d’octobre ou payer au moins l’équivalent de la facture payée au mois de septembre. Il s’agit-là d’une solution provisoire, en attendant les nouvelles directives du ministère de l’Economie. C’est ce qu’a indiqué l’administrateur directeur général adjoint (ADGA) de la Snel, Bernadette Tokwaulu, jeudi à radiookapi.net

Seuls les abonnés du code 33 résidentiel 1 et code 34 résidentiel 2 sont concernés par ce sursis, dans les provinces de Kinshasa, Katanga, Bas-Congo et Bandundu, selon Mme Tokwaulu. Ces abonnés basse tension domestique ont vu leurs factures multipliées par trois ou par quatre au mois d’octobre. Ce réajustement tarifaire a été décidé par un arrêté du ministère de l’Economie datant de mars 2009. Il doit s’effectuer par paliers. Mais, des sources proches de ce ministère ont indiqué à radiookapi.net que chaque progression de palier devait faire l’objet des concertations entre la Snel et le ministère de l’Economie. La Snel n’a pas suivi cette procédure. D’où les réclamations enregistrées dans les quatre provinces indiquées plus haut. Le moratoire de la Snel ne concernent pas les abonnés basse tension sociale, les abonnés basse tension semi industrielle et les abonnés haute tension.

Concernant les abonnés qui bénéficient de la mesure d’exception, un problème de surplus demeure lorsque la facture est payée au moins l’équivalent de la facture du mois passé. A ce sujet, la Snel affirme avoir ouvert des concertations avec le ministère de l’Economie pour décider sur ce cas et sur la progression à observer pour le réajustement des prix.
D’après Bernadette Tokwaulu, la Snel a pris en compte plusieurs paramètres avant de lancer ce réajustement des factures. D’abord, la société a connu une transformation de son statut juridique, explique-t-elle. De société d’Etat qu’elle était, la Snel s’est muée en une société commerciale, conformément à une loi adoptée au Parlement. Une société commerciale qui vend ses services doit pouvoir s’assurer de rentrer dans ses frais afin de bien faire face à ses charges, soutient l’administrateur directeur général adjoint de la Snel. Mais Bernadette Tokwaulu est formelle quant à la poursuite du processus d’augmentation des prix : «Il va y avoir une augmentation tarifaire, la Snel ne va pas revenir là-dessus, mais la progression de ce réajustement va être revue pour les abonnés basse tension code 33 et 34», a-t-elle indiqué.

Beaucoup d’abonnés ont évoqué la nécessité d’une conformité des prix et la suppression des zones tarifaires est-ouest dans la facturation de la Snel. D’après Bernadette Tokwaulu, il ne s’agit pas seulement d’une question de conformité des prix, mais, pour la Snel, d’aboutir à un prix réaliste d’électricité. L’abonné basse tension doit pouvoir prendre en charge la production, le transport et la distribution du courant qui lui est servi. « Avec notre population paupérisée, fixer le prix réel d’électricité est difficile à réaliser. C’est pourquoi on cherche à fixer le prix le plus réaliste possible pour avoir un produit de qualité», a-t-elle ajouté.