La Société nationale de chemins de fer du Congo (SNCC) éprouve d’énormes difficultés pour évacuer les marchandises de ses clients à destination du Kasai. Le dernier cas en date, c’est celui de 32 wagons chargés essentiellement de maïs, bloqués depuis le mois d’août dernier à la gare de Kanyama, dans la province du Katanga, à 700 kilomètres de Lubumbashi, rapporte radiookapi.net
Cette cargaison a pour destination Mwene Ditu, deuxième ville de la province du Kasai-Oriental. Les commerçants, propriétaires de ces marchandises sont inquiets. Ils craignent que leurs produits ne pourrissent en cette période des pluies si rien n’est fait pour les évacuer. Ces commerçants exhortent ainsi les autorités de la SNCC à faire tout le nécessaire pour trouver une solution rapide à cette situation.
Selon le président de la Fec (Fédération des entreprises du Congo ) Kanyama, André Ngoy Kabeya, toute cette cargaison n’est cependant pas entreposée à la gare de Kanyama. Une autre partie est placée dans des dépôts privés à travers la cité. André Ngoy indique que l’autorité territoriale de Kanyama a eu un entretien avec les commerçants concernés, la Fec locale et les responsables locaux de la Société nationale de chemins de fer du Congo afin qu’une solution rapide soit trouvée.
Déficit de wagons et locomotives
Une partie de ces marchandises est destinée à la ville de Mbuji-Mayi, selon le président de la Fec Kanyama. La situation des marchandises bloquées pendant longtemps à la gare de Kanyama n’est pas la première que vivent les clients de la SNCC, ni le seul problème auquel ces derniers, notamment ceux qui utilisent la voie Katanga-Kasai, sont confrontés. Le fond du problème, selon les observateurs, c’est le déficit chronique qu’accuse la Société nationale des chemins de fer du Congo en unités de wagons et de locomotives. Il y a deux ans déjà, les opérateurs économiques du Kasai, ceux de Kananga notamment, se plaignaient d’être soumis à un double paiement par la SNCC. En effet, en plus du prix du convoi de leurs marchandises, ils étaient obligés de verser des frais de location, soit entre 300 et 600 dollars par wagon. Une situation dont la conséquence directe était la hausse des prix des produits dans les lieux de destination, comme Kananga, Ilebo, Mwene Ditu et Mbuji-Mayi. Ces conditions constituaient déjà un blocage pour l’évacuation des produits pour nombre d’opérateurs. La location des wagons n’était pas une pratique officielle. Elle était même considérée comme une corruption par des responsables de la SNCC qui ne voulaient pas en assumer la responsabilité. Toutefois, elle était l’une des conséquences de ce déficit.