Le gouverneur du Katanga, Moise Katumbi a supprimé, mercredi, une dizaine des services de l’Etat au poste de péage de Kisanga, à l’entrée de la ville de Lubumbashi, sur la route Kasumbalesa. Ces services sont accusés de tracasser les opérateurs économiques, leur exigeant des taxes illégales, c’est-à-dire non prévues par l’Etat. Seul l’Office des douanes et accises (Ofida) a été autorisé à opérer à ce poste de péage, rapporte radiookapi.net
Parmi les services supprimés à Kisanga, on dénombre, la Détection militaire des actions anti-patrie (Demiap), l’Agence nationale des renseignements (ANR), le parquet de grande instance de Lubumbashi, le service de commerce extérieur, la brigade anti fraude. Lors de sa descente à Kisanga, Moise Katumbi a interpellé quelques agents indésirables trouvés sur le lieu et leurs registres ont été confisqués. Moise Katumbi a aussi mis la main sur un individu encombré des cahiers qui enregistrait tous les camions qui passaient par ce poste, retardant ainsi l’acheminement des marchandises. Moise Katumbi a voulu connaître le service dont il dépendait. L’homme a répondu qu’il était à la quête d’un emploi.
En effet, beaucoup de commerçants se plaignaient de la lourdeur administrative au poste de péage de Kisanga, qui n’est pas un poste frontalier. D’après le Président provincial de la Fédération des entreprises du Congo, Fec/Katanga, Félicien Yamba Tshibangu, le poste de péage de Kisanga ne sert qu’à peser les véhicules afin de s’assurer de la normalité de leur tonnage, c’est-à dire si ce dernier (tonnage) répond aux normes en vigueur en RDC. Mais le nombre exagéré des services à ce poste de péage tendait à le confondre au poste frontalier de Kasumbalesa. Ce qui ne doit pas être le cas, a-t-il soutenu. Outre le fait de faire perdre du temps aux commerçants, ces services exigeaient des taxes illégales, a-t-il indiqué.
Pour mettre un terme à toutes ces tracasseries, le gouverneur du Katanga a installé une structure pour s’assurer que les services supprimés n’opéreront plus au poste de péage de Kisanga. Cette commission est dirigée par le commandant de la 6e région militaire, secondé par l’Inspecteur provincial de la police.
Tracasseries aux postes frontaliers : la lutte s’impose
Les tracasseries aux postes frontaliers sont courantes dans plusieurs coins de la RDC. Presque toutes les provinces souffrent de ce mal, comme en témoignent plusieurs plaintes. Pour des nombreux observateurs, il y a nécessité de lutter contre ces tracasseries qui constituent un frein à l’envol de l’économie congolaise.
Au Sud Kivu, le gouverneur de la province avait mis en application depuis le mois d’avril 2009, le décret présidentiel qui ne reconnaît plus que 4 services aux frontières. 22 bureaux avaient été fermés par le gouverneur au port frontalier de Kalundu, en territoire d’Uvira. Ce dernier avait en outre encouragé les 4 services autorisés à travailler en collaboration. Il s’agit de l’Ofida, la Direction générale des migrations (Dgm), l’Office congolais de contrôle (Occ) et le service d’hygiène. Selon Louis Léonce Muderhwa, plusieurs cas d’abus de pouvoir de la part de la pléthore des services étatiques au port de Kalundu avaient été dénoncés par les opérateurs locaux. L’application de cette mesure concernait les postes frontaliers de Kavimvira, de Kiliba et de Kamanyola, au Sud Kivu.
Au Nord Kivu, le ministre provincial en charge de l’Intérieur et Affaires coutumières, Charles Kalwayo avait ordonné la suppression des barrières érigées illégalement dans le secteur de Beni-Butembo au mois de février 2009. Cette décision visait à mettre fin aux tracasseries administratives et à réduire la fraude douanière dans ce secteur. Elle avait permis de relier les routes Beni-Butembo, Beni-Eringeti et Beni-Mangila, selon Charles Kalwayo. Une décision similaire avait été prise en Ituri, en avril dernier en Province Orientale où des opérateurs économiques avaient dénoncé les tracasseries administratives de près de 30 services de l’Etat opérant aux frontières.