Kimia II : 505 civils tués par les FARDC, selon Human Rights Watch

Militaires FARDC au Nord-Kivu

Militaires FARDC au Nord-Kivu

Entre mars et août dernier, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont commis des massacres sur les populations civiles dans la zone de Nyabiondo, au Nord-Kivu, selon l’organisation internationale des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW). Ces massacres sont commis, selon la même source, dans le cadre des opérations Kimia II, rapporte radiookapi.net

Human Rights Watch fait état de ces massacres dans un communiqué publié lundi à New York. La chercheuse senior de cette ONG, Anneke Van Woudenberg, précise : « Nous avons des informations des crimes de guerre commis par les soldats des FARDC. Cette fois-ci, on a des informations des massacres des civils dans la région de Nyabiondo et de Pinga au Nord-Kivu. Là, nous avons documenté au moins de 270 personnes tuées par les soldats des FARDC, la plupart en août de cette année. Mais, en fait maintenant, nous avons ici un total de, au moins 505 civils tués par les soldats des FARDC depuis le début des opérations Kimia II

Le rapport de HRW souligne que la plupart des victimes des massacres d’août dans les villages de Mashango et de Ndoruma étaient des femmes, des enfants et des personnes âgées. D’autres avaient été découpées à coups de machette, battues à mort avec des gourdins ou bien abattues au moment où elles tentaient à s’enfuir.

D’après la chercheuse de l’ONG, dans tous les cas documentés, les soldats FARDC prenaient les civils comme des collaborateurs des FDLR ou de leurs alliés. Human Rights Watch accuse également dans le même communiqué les FDLR d’avoir tué de leur côté au moins 630 civils dans la même région et durant la même période.

21 missions d’enquêtesrn rnCe rapport intervient moins de trois semaines après un appel pathétique que la même organisation avait lancé à la suite du bilan de l’opération militaire contre les FDLR. Un bilan que HRW avait qualifié d’inacceptable sur le nombre des civils tués. En effet, le rapport de 84 groupes d’aide humanitaire sur lequel Human Rights Watch s’était basé pour tirer la sonnette d’alarme faisait état de plus 1 10 civils tués au cours de la traque contre les FDLR depuis janvier 2 009, de 7 000 femmes et filles violées, ainsi que de plus de 6 000 logements détruits. Ce qui a fait dire à HRW que l’opération lancée par le gouvernement de la RDC dans l’Est du pays, avec l’appui logistique de la Monuc, contre les rebelles hutus rwandais, a entraîné un coût inacceptable pour la population civile.
Moins de trois semaines plus tard, cette fois-ci avec un rapport de sa propre enquête, Human Rigths Watch revient sur les accusations contre les FARDC comme co-auteurs des massacres commis sur les populations civiles qu’elles sont censées protéger. Au total, cette ONG a mené 21 missions d’enquête sur le terrain dans les deux province du Kivu entre janvier et octobre 2009. Des enquêtes qui lui ont permis de donner des précisions chiffrées sur la responsabilité des FARDC et des FDLR dans les violations des droits de l’homme commises dans cette région depuis le début de l’année jusqu’à ce jour.

Réaction du gouvernement congolais

Le ministre de la Communication et Media et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, qualifie le rapport de HRW de « non seulement illégitime, mais irresponsable et même criminel.» Il explique que les FARDC, une armée nationale d’un pays souverain, sont en train d’exercer leurs devoirs constitutionnels de sauvegarder le pays d’une attaque terroriste des groupes étrangers, définis comme tel par le droit international. Pendant ce temps, fait remarquer Mende, « ces messieurs de Human Rights Watch s’amusent, parce qu’ils veulent conserver leurs débouchées humanitaires dans ce pays, à démobiliser la communauté internationale pour que le Congo reste cette jungle où l’on se tue à souhait et où l’on a besoin de Zorro et de Tarzan, comme ces messieurs de Human Rights Watch