En réaction aux expulsions, l'Angola suspend ses vols vers la RDC

Un avion de la Compagnie aérienne angolaise TAAG

Un avion de la Compagnie aérienne angolaise TAAG

L’Angola a suspendu, jeudi, les vols de sa compagnie aérienne nationale, la TAAG, à destination de la RDC. Une décision prise en riposte à l’opération de l’expulsion de milliers d’Angolais, selon un communiqué du ministère angolais des relations extérieures. Les Angolais expulsés de la RDC résidaient légalement sur le territoire congolais, affirme le même communiqué, rapporte radiookapi.net

Le gouvernement angolais a qualifié de disproportionnée et d’excessive l’expulsion de ses ressortissants de la RDC. Cette mesure de représailles n’a pas son pareil avec l’action légale et légitime du gouvernement angolais. Celui-ci a décidé de rapatrier les citoyens de la RDC en séjour illégal sur le territoire angolais, annonce le même communiqué. Les Congolais expulsés s’adonnaient à l’exploitation et au trafic illicite du diamant, perturbant ainsi la loi et causant de sérieux dommages à l’économie, à l’environnement et à la stabilité de l’Angola, selon le même communiqué.
C’est depuis lundi que la RDC a généralisé les expulsions des Angolais en situation irrégulière en RDC. Près de 16 mille Angolais ont été rapatriés, selon les chiffres fournis par les autorités angolaises.
Du côté angolais, l’expulsion des Congolais se poursuit. Près de mille Congolais expulsés ont regagné le pays par Boma dimanche. Ils proviennent des provinces angolaises de Cabinda et de Soyo. Ces Congolais affirment qu’ils sont butés à plusieurs difficultés sur le chemin de retour. Ils manquent de nourriture et des structures d’accueil. Beaucoup d’entre eux parcourent des kilomètres à pied pour rejoindre les villes congolaises frontalières à l’Angola.

En Angola, les Congolais vivent dans la peur

Les Congolais restés en Angola vivent dans la peur de leur rapatriement. Des témoignages recueillis par radiookapi.net indiquent que les autorités angolaises expulsent indistinctement les Congolais vivant en situation régulière et irrégulière.«Le Congolais vit un calvaire ici en Angola. On nous maltraite, nous poignarde, et dépouille de tout. Nous sommes humiliés par la population angolaise en collaboration avec les agents de l’ordre depuis que cette opération de rapatriement des Angolais a commencé. C’est vrai qu’il y a beaucoup de Congolais qui vivent illégalement ici; mais, il y a aussi ceux qui vivent légalement. Les services de la migration avaient émis une carte de résident; et le comble est que les autorités de la DEFA (l’équivalent de la Direction générale des migrations congolaise) déchirent le dit document, alors qu’il nous a été vendu à au moins 600$. », a déclaré un Congolais qui vit encore en Angola.