Gbadolite : la situation humanitaire des réfugiés centrafricains demeure préoccupante

Les réfugiés centrafricains arrivés à Mobayi Mbongo, dans le district du Nord Ubangi, il y a deux semaines, sont dépourvus de tout. Certains d’entre eux l’ont affirmé à une délégation mixte du HCR, de la coordination des affaires humanitaires, de l’Unicef, de la Monuc et de la Commission nationale des réfugiés du gouvernement congolais en séjour depuis dimanche dernier à Gbadolite au Nord de l’Equateur. Cette délégation est partie évaluer la situation humanitaire de ces réfugiés dont le nombre est estimé à près de 500, rapporte radiookapi.net

Parmi ces réfugiés, certains sont hébergés dans des familles d’accueil auprès des amis et connaissances. La nourriture se fait rare. Les refugiés se contentent de maigres réserves qu’ils ont emportées de leur fuite de Mobayi Banga, localité centrafricaine voisine à la localité congolaise de Mobayi Mbongo. On dénombre déjà 45 malades, dont 11 femmes enceintes et plusieurs enfants. Ces derniers restent affaiblis par la maladie, mais surtout par la famine, rapporte la délégation. Les malades internés dans deux pavillons de l’hôpital général de référence de Mobayi Mbongo dorment à même le sol.
« Nous sommes débordés par le nombre très important de ces réfugiés, la plus part d’entre eux se trouvent à l’hôpital général de référence de Mobayi faute d’infrastructures adéquates pour les accueillir. L’hôpital ne dispose pas de médicaments pour une bonne prise en charge des malades. Nous avons fait le rapport au gouverneur intérimaire pour solliciter son assistance. Pour l’heure, nous appelons la population locale à une solidarité envers ces réfugiés. Nous avons lancé une quête dans les radios communautaires de Mobayi-Mbongo. La population apporte quelques habits et des ustensiles, une aide appréciable mais insuffisante face aux besoins des réfugiés », a confié à radiookapi.net Victor Malungila, commissaire de district du Nord Ubangi. rnLe Sous-préfet de la préfecture de la Basse Koto en République centrafricaine est venu samedi dernier à Mobayi Mbongo exhorter ses compatriotes à retourner à Mobayi-Banga. Selon Léonard Rechazu, le chef de Division de l’Administration du district du Nord Ubangi. L’appel du Sous-préfet de Basse Koto a été catégoriquement rejeté par plusieurs réfugiés. Ces derniers craignent pour leur sécurité et préfèrent rester en République Démocratique du Congo. Ils justifient leur refus en évoquant notamment l’incendie de leurs maisons et la destruction de leurs biens dans leur propre pays.
C’est ce lundi que la délégation mixte a procédé à l’évaluation de la situation avec les autorités locales et la Croix Rouge.
«Nous attendons le rapport de notre délégué en mission à Mobayi Mbongo pour déterminer les priorités de l’assistance à fournir avec l’aide des partenaires. Mais déjà, il y a nécessité d’un meilleur hébergement de ces réfugiés puisqu’ils ne veulent pas retourner chez eux tout de suite », a indiqué Francesca Fontanini, Chargée des relations extérieures du HCR en RDC.
Pour rappel, des réfugiés centrafricains appartenant à la tribu Sango sont arrivés massivement, depuis le 26 septembre dernier, dans la localité de Mobayi-Mbongo, à 25 kilomètres de Gbadolite sur la rivière Ubangi. Ils déclarent être victimes de la chasse à l’homme que pratiqueraient contre eux, des membres de la tribu Ngbubu. Les affrontements interethniques entre les Sango et les Ngbubu se sont soldés sur l’incendie des maisons et de plusieurs biens. Hommes, femmes et enfants appartenant à la tribu Sango sont arrivés par vagues en terre congolaise en pirogue et dans des conditions pénibles.