Goma: les camps de déplacés de Mugunga et Bulengo se vident de leurs occupants

Un camp des déplacés de Ngungu au Nord Kivu

Un camp des déplacés de Ngungu au Nord Kivu

La route Goma-Sake a offert, lundi matin, un spectacle des dizaines de déplacés attendant un moyen de transport pour retourner dans leurs villages respectifs. Au moins 80% des déplacés, vivant dans les camps de Mugunga et de Bulengo autour de Goma, veulent rentrer chez eux, explique le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) à radiookapi.net

Sur l’axe Goma-Sake, les déplacés sortis de camps de Mugunga et de Bulengo attendaient, par petits groupes et avec leurs bagages, un véhicule promis par un élu local, mais qui tarde à venir. Certains d’entre eux affirment avoir passer 4 jours au même endroit. «On nous a dit de partir», déclarent-ils.
rnCes camps se vident en effet de leurs locataires depuis samedi. Les déplacés se disent tout de même fatigués des conditions de vie dans les camps. Cependant, ils déclarent avoir été placés par les autorités et les humanitaires dans des conditions d’un départ forcé, alors que la présence de l’Etat ne se fait pas encore sentir dans certaines de leurs contrées.

Sur place au Camp de déplacés de Mugunga I, un membre du GNK, la structure du gouvernorat qui s’occupe de la gestion des camps, affirme que tous les camps de déplacés autour de Goma devront être fermés, le 22 septembre au plus tard. Il invite les humanitaires à se préparer pour n’accorder leur assistance qu’aux déplacés ayant déjà regagné leurs villages.

Or, dans certains villages (comme Ngungu, Kitchanga) ou territoires (Masisi et Walikale), l’autorité de l’Etat tarde encore à se mettre effectivement en place. Ce qui fait dire à une déplacée que ce départ a un caractère forcé: «C’est le gouvernement qui nous presse de partir. Mais, nos villages ne sont pas des endroits où nous pouvons nous rendre. Si nous avons quitté nos villages, c’est à cause des viols, des affrontements armés, etc. Mais aujourd’hui, toutes ces choses se poursuivent

Du côté des humanitaires, le HCR affirme qu’au moins 80% des déplacés veulent rentrer dans leurs milieux de vie respectifs. Mais précise qu’il s’agit d’un processus qui vient à peine de commencer, notamment avec la délivrance des certificats pour le retour volontaire.