Les analyses des prélèvements prouvent que les effluents de ces trois sociétés menacent la vie aquatique dans le fleuve, jusqu’à 50 % dilution. Les résultats de ces analyses, faites au laboratoire de la faculté de sciences de l’Université de Kinshasa, indiquent que même la vie des consommateurs des produits du fleuve est menacée, rapporte radiookapi.net
Le Parti écologiste congolais, Peco, tire la sonnette d’alarme et exige réparation immédiate. « La population congolaise, si on n’y prend pas garde, risque de courir le danger des maladies très graves. C’est la raison pour laquelle nous tirons la sonnette d’alarme pour dire que l’Etat doit imposer des mesures appropriées pour mettre un terme à cette pollution à grande échelle », a déclaré le président de Peco, Didace Pembe. Ce parti est en procès depuis un mois contre deux autres entreprises pour la même cause.
Réaction de MarsavcornLes entreprises accusées redoutent que ces effluents ne soient bien analysés, n’ayant pas été associés au prélèvement et analyse. C’est ce qu’affirme le directeur technique de la Marsavco, André Maludi : « Nous ne savons pas quand, où et comment on les a prélevés. Rien ne prouve que ce sont des échantillons qui ont été prélévés à la sortie de nos installations. Mais, nous sommes dans une usine, quelquefois dans les conduites amenant l’eau servant de refroidissement vers le fleuve, il peut arriver que des déchets de savon tombent. Mais, c’est tellement minime que ça puisse perturber la vie aquatique ». Tout en encourageant de telles études, André Maludi précise que son entreprise fait beaucoup d’effort pour respecter les normes écologiques. Elle vient d’ailleurs d’investir un million de dollars pour l’acquisition de l’usine de traitement des eaux usées, ajoute t-il.
Point de vue d’un expertrnLe professeur Dieudonné Musibono, environnementaliste et écotoxicologue redoute des effets néfastes sur la population : « Ajourd’hui, notre environnement est pollué faute des normes qui obligent les entreprises à recycler ou à traiter leurs effluents. Il y a possibilité d’avoir des polluants organiques persistants et des métaux lourds qui peuvent avoir des effets à long terme, qui peuvent s’accumuler dans la chaîne alimentaire et se répercuter dans la vie humaine. Puisque, si vous consommez un poisson qui a accumulé un polluant non bio-dégradable ou à rémanence élevée, les effets se feront sentir sur votre santé. C’est comme ça qu’il y a apparition des cas de cancer, des malformations congénitales, des avortements… Il faut demander le bon sens aux entrepreneurs pour qu’ils recyclent leurs effluents avant de les verser dans la nature ».