Ce jeudi 30 avril, la RDC commémore la journée nationale de l’enseignement. Plusieurs manifestations étaient prévues à cette occasion, mais dans certaines provinces du pays, les enseignants ont décidé de boycotter la fête, notamment à Bukavu et à Lubutu, au Maniema, rapporte radiookapi.net
A Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, les responsables de deux syndicats des enseignants, le Synecat et le Synep, des organisations syndicales des enseignants des écoles catholiques et protestantes, avaient déclaré que leurs enseignants et leurs s élèves passeront la journée dans la méditation. Ils refusaient donc de prendre part aux manifestations officielles, une façon pour eux d’interpeller le gouvernement par rapport à la situation des enseignants en RDC. Effectivement, la quasi-totalité des écoles conventionnées catholiques et protestantes ont brillé par leur absence au défilé qui a été organisé ce jour à l’occasion de cette journée. Et dans l’ensemble, par rapport aux années précédentes, le nombre d’écoles à prendre part au défilé du 30 avril, a été sensiblement réduit.
Pour le délégué du Synecat, Pierre Kabeza, participer à cette manifestation, reviendrait à cautionner le comportement du gouvernement vis-à-vis des enseignants. D’après lui, le gouvernement congolais est en train de fouler au pied toutes les conventions relatives aux droits de l’homme et de l’enfant pourtant ratifiées par le pays. Mais selon Célestin Lutombo, chef de la division provinciale de l’EPSP Sud-Kivu, quelques écoles seuleemnt ont été préalablement sélectionnées pour participer au défilé, ce qui expliquerait, d’après lui, la faible participation à cette manifestation.
De son côté, le ministre provincial de l’Enseignement, Kabanga wa Bukangama, a estimé que les enseignants avaient là une occasion pour parler à la tribune de leurs revendications et de l’enseignement, par leurs syndicalistes interposés. Donc, pour lui, les absents ont eu tord.
A Ksanji par contre, dans la province du Katanga, deux rencontres de football ont mis aux prises les élèves des écoles conventionnées catholiques et ceux des écoles protestantes, versions masculines et féminines. Pour les filles, la victoire est allée du côté des écoles conventionnées catholiques, tandis que chez les garçons, c’est sur un score de parité que les deux équipes se sont séparées. Un autre match devait opposer cette fois les enseignants du primaire à ceux du secondaire. Et avant les rencontres sportives, enseignants et élèves de cette contrée ont pris part au défilé pour fêter la journée de l’enseignement.
A Kisangani, dans la province Orientale, plusieurs milliers d’élèves et écoliers ainsi que des enseignants, tous réseaux confondus, ont également participé au défilé qui a été organisé devant l’esplanade de la poste, sous l’œil des autorités politiques et administratives de la place. La manifestation était animée par la fanfare kimbaguiste. Le défilé s’est clôturé par un mot du ministre provincial de l’Enseignement, Dieudonné Ali Mafunguza. Celui-ci a invité les parents, notamment, à envoyer leurs enfants dans des écoles de métier, cela, a-t-il fait savoir, pour contribuer au développement de la province. Le même ministre a par ailleurs confirmé la volonté du gouvernement provincial de construire chaque année une école et de réhabiliter une autre. 2 010, a-t-il dit, sera une année de l’enseignement agricole. Un engagement du gouvernement de la province Oriental, selon lui, décidé à promouvoir cet enseignement dans la province.
rn Kinshasa : « Ecoles vertes »
Dans la capitale congolaise, le gouvernement provincial a profité de cette journée pour prôner l’assainissement des milieux scolaires du point de vue de la salubrité. Il a lancé l’opération « Ecoles vertes assainies », qui consiste à planter des jeunes arbres et la pelouse. C’est dans ce cadre que la ministre provinciale en charge de l’Education, Thérèse Olenga, a remis du matériel aratoire aux quinze sous – divisions urbaines de l’Enseignement primaire et secondaire de Kinshasa. Il s’agit des bêches, râteaux, balais, brouettes, coupe- coupe et aussi des poubelles publiques, des caches – nez et de jeunes plantes. La ministre provinciale Olenge explique le sens de la politique de son gouvernement en la matière : « Nous avons donc voulu lancer cette opération pour que ce soit un signal fort. L’exécutif provincial a voulu, à l’occasion de lancement de l’opération, mettre, le petit outil nécessaire aux utilisateurs, brosses, raclettes, caches nez, bottes, poubelles, etc. Nous invitons, et les gestionnaires et le enseignants et les élèves à assainir leurs milieux. Vous savez que nous avons un grave problème à Kinshasa, c’est le problème d’insalubrité. Pour résoudre cela, il faut que chacun, à son niveau, dans son milieu de travail, dans son milieu de vie, puisse mettre la main à la pâte. Qu’on ne trouve plus de sachet jonchant les cours de recréation, qu’on ne trouve pas des écoles sales, des installations sanitaires bouchées, et pour cela, il faut que chacun s’implique. »