Ce jeudi 12 février, le monde entier commémore la journée internationale de l’enfant soldat. Le thème retenu cette année est « Stop au recrutement et à l’utilisation des enfants par les forces et les groupes armés ». A Kinshasa, la commémoration de cette journée est marquée par une cérémonie à la Maison des droits de l’homme au Centre Carter, dans la commune de Ngaliema, rapporte radiookapi.net
On note que la RD Congo abrite 10% des enfants soldats du monde alors qu’au Sud Kivu, 3000 enfants sont encore utilisés par certains groupes armésTrois cent mille enfants soldats sont recensés dans le monde. La RDC abrite à elle seule 10 des effectifs. C’est ce qu’a annoncé ce jeudi matin le coordonnateur de l’Unité d’exécution du programme national de désarmement, démobilisation et réinsertion DDR. Le professeur Ntumba Luaba a indiqué que sur les 33 494 enfants soldats répertoriés début 2004, 10 mille ont déjà été démobilisés. Il a indiqué qu’une campagne est en cours actuellement, enfin d’en sortir encore 8 mille autres enfants.
La cérémonie organisée en ce jour à Kinshasa a été ponctuée par la déclamation des poèmes dans lesquels les enfants qui étaient associés jadis aux groupes armés racontent le mal qu’ils ont fait à autrui contre leur gré pendant leur séjour forcé. Dirigeants gouvernementaux, partenaires internationaux et les enfants ont posé leurs mains peintes au rouge sur du papier pour symboliser leur engagement à ne plus jamais recruter les enfants sous le drapeau quelles qu’en soient les circonstances.
3000 enfants encore utilisés par des groupes armés au Sud Kivu
De nombreux enfants continuent d’être utilisés comme soldats au sein de certains groupes armés au Sud-Kivu, bien que de 5 000 d’entre eux en aient été déjà retirés depuis 1999 par l’ONG Coalition. Cette catégorie d’enfants sont aussi visibles dans les carrés miniers notamment celui de Mukungwe dans de Walungu. C’est le constat fait à l’occasion de la commémoration ce jeudi de la journée internationale consacrée aux enfants soldats. Parmi les raisons qui justifient le retard dans le processus de récupération et de réinsertion de ces enfants, la coalition note la lenteur dans le processus de désengagement par le programme Amani.
Pour Elson Malamu, point focal de cette coalition dans la région, le fait que le programme Amani traîne avec le regroupement des groupes armés, perpétue l’utilisation des enfants au sein des groupes armés. A la date d’aujourd’hui, poursuit-t-il, le gros d’enfants au Sud Kivu sont utilisés par les groupes armés, qu’entre 2 000 et 3 000 enfants restent à récupérer au Sud Kivu. « Nous sommes en train d’envisager en 2009 d’entrer en contact plus avec les communautés, d’instituer les séances de sensibilisation mais aussi aller à la recherche des fonds suffisants pour assurer la réinsertion effective de ces enfants dans leurs familles communautaires », indique M. Malamu.
Un enfant soldat témoigne…
Cet enfant soldat, rentré dans la vie civile, est à le recherche d’un emploi pour survivre : « Je suis entré dans l’armée depuis deux ans, mais je n’ai pas été forcé. Je n’ai pas de parents. S’ils sont morts quand j’étais encore gamin, je n’en sais rien. J’ai été adopté par une famille. Maintenant, je veux savoir ce qui m’attend. Parce que je dois survivre. Je suis content d’abandonner les armes mais je n’ai pas de travail. Si je trouve un travail, je serai très content. Je suis capable de faire n’importe quel travail. »
Du côté du programme Amani, on évoque le manque de moyens financiers et d’empressement de la plupart des groupes armés de s’impliquer dans le processus de désengagement.