La deuxième journée de l’audience de confirmation des charges contre l’ex-Vice Président congolais est prévue ce mardi. La journée de lundi a consisté en la présentation par les procureurs de la CPI des charges retenues contre Jean-Pierre Bemba. Un représentant des victimes est passé à la barre pour témoigner contre Jean-Pierre Bemba. Ce mardi, l’audience sera essentiellement consacrée à la réponse de la défense aux accusations des procureurs.
« Jean-Pierre Bemba voulait traumatiser et terroriser la population afin de la décourager de soutenir les rebelles ». C’est en ces termes que s’est exprimé le procureur Fatou Bensouda de la CPI, au cours de la première journée d’audience.
Le procureur a affirmé que les hommes de Bemba allaient de maison en maisons, pillant la propriété des civils, violant les mères, épouses et filles, sodomisant les chefs des communautés et d’autres hommes, tuant ceux qui résistaient ou essayaient de se protéger. D’après l’accusation donc, tous ces actes ont été commis sur instructions de Jean Pierre Bemba, président du MLC entre octobre 2002 et mars 2003.
La défense rejette ces accusations. Pour Me Karim Khan, l’un des avocats de Jean Pierre Bemba, ce dernier ne peut être tenu responsable de crimes commis par ses soldats, parce que ceux-ci étaient placés sous « le commandement et le contrôle » du gouvernement de l’ancien président centrafricain Ange Félix Patassé. « Les uniformes, la nourriture et l’argent, tout cela était fourni aux soldats du MLC, non par les autorités de la RDC, non par M. Bemba, mais par le chef d’Etat de la République centrafricaine », a dit Me Khan.
Du coté des organisations de défense de droits de l’Homme, La Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH) a salué l’ouverture de l’examen des accusations contre Jean-Pierre Bemba de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Jean-Pierre Bemba n’a pas pris la parole au cours de cette audience. Mais il a transmis plusieurs notes à ses avocats alors que le procureur détaillait les crimes.
Me Kilolo : « les crimes commis en Centrafrique ne sont pas imputables à Jean-Pierre Bemba »rn rnMe Aimé Kilolo, un des avocats de Jean-Pierre Bemba, explique : « Nous allons apporter des éléments de preuve qui démontrent qu’il n’y a pas eu crimes contre l’humanité, et même si quelques exactions ont pu avoir été commis sur le terrain, en tout cas, il est impossible d’établir la responsabilité de Jean-Pierre Bemba, dans ce sens qu’il est impossible d’établir qu’il y avait dans son chef une intention criminelle délibérée pour commettre des crimes, des pillages, ou toutes les exactions qui sont imputées aux soldats du MLC. »
Ces audiences de confirmation des charges se tiendront jusque jeudi à la CPI. Les trois juges auront ensuite 60 jours pour décider s’ils confirment ou pas les trois chefs de crimes contre l’humanité et cinq chefs de crimes de guerre imputés à Jean-Pierre Bemba. Si les charges sont retenues, la voie sera ouverte à un procès.