Guerre à la porte de Goma : le CNDP proclame un cessez-le-feu

Ville de Goma

Ville de Goma

Le Congrès national pour la défense du peuple a unilatéralement décrété mercredi soir un cessez-le-feu. D’après le porte-parole du mouvement de Laurent Nkunda, c’est pour ne pas donner prétexte aux soldats gouvernementaux de commettre des exactions contre la population que le CNDP s’est gardé d’entrer dans Goma, rapporte radiookapi.net

« Le CNDP vient de proclamer un cessez-le-feu parce qu’il a estimé qu’il ne fallait pas donner l’occasion aux membres des FARDC de pouvoir opérer des exactions vis-à-vis de la population », a expliqué à Radio Okapi Bertrand Bisimwa. Selon la même source, plusieurs villes et cités de la province ont déjà été libérées, selon ses propres termes, par le CNDP, tels Rutshuru, Kiwanja et Rubare, notamment. « Nous aurions souhaité également le faire à Goma. Mais nous avions vu que si nous entrions dans la ville de Goma présentement, les FARDC peuvent en profiter pour tuer, pour commettre des exactions sur la population civile », a souligné Bertrand Bisimwa.

Réagissant au cessez-le-feu proclamé par le CNDP, le ministre de Communication et des médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a indiqué pour sa part que son gouvernement n’était pas encore saisi officiellement de la décision du CNDP. « Etant donné que cette décision du CNDP ne nous a pas encore été communiquée officiellement, le gouvernement ne peut pas annoncer une position », a expliqué l’ancien ministre des Hydrocarbures du gouvernement précédent. « Quoiqu’il en soit, notre attitude face au CNDP, comme face à tous les autres groupes armés, a toujours été une attitude d’ouverture », a-t-il laissé entendre. « Le gouvernement a créé un processus à Goma pour appeler tous nos compatriotes au dialogue. Donc, pour nous, ce serait enfoncer une porte ouverte. Nous sommes disposés à parler avec tous nos compatriotes, y compris ceux du CNDP, mais dans des conditions qui ont été fixées de commun accord dans ce processus Amani qui a le soutien du peuple congolais et de l’ensemble de la communauté internationale », a conclu Lambert Mende.