Kinshasa : 15 millions de Congolais présentent chaque année des problèmes mentaux

C’est ce qu’affirme le médecin directeur du programme national de santé mentale. C’est du à des facteurs personnels ou extrinsèques. Le Dr Muteba Mushidi a exprimé ce constat vendredi à l’occasion de la célébration de la journée de santé mentale à Kinshasa. Le thème de cette année est « faire de la santé mentale une priorité dans le monde », constate radiookapi.net

Sale et en haillons, les cheveux à la Bob Marley, chargé d’un sac rempli de tout, et de différents ustensiles de cuisine, et installé lui-même sur un tas d’immondices… c’est ainsi qu’on peut décrire le malade mental qui rôde régulièrement aux alentours du cimetières de la Gombe et du ministère du travail à Kinshasa. Ce fou, présent à cet endroit depuis des années, effrayant parfois les passants, n’inquiète visiblement pas les autorités, ni les éléments de l’ordre.

Ce cas est loin d’être rare à travers la capitale congolaise. Interrogé au sujet de la prise en charge de ces malades mentaux, le ministre de la santé reconnaît la responsabilité du gouvernement. Victor Makweng indique que la politique actuelle demande une réorganisation : « La prise en charge existe. Elle n’est pas tout à fait formelle. Il faut réorganiser et revitaliser le système qui existait dans le temps. »

Par ailleurs, seul 1% du budget de la santé est accordé à la santé mentale. Ce qui, selon le directeur de la santé mentale, ne représente rien par rapport aux besoins. Il indique en outre que le pays connaît un manque de ressources humaines et financières pour faire face à cette situation. Le Dr Muteba explique aussi que la RDC n’a pas suffisamment d’institutions publiques outillées pour la prise en charge de ces malades : « Ceux qui existent, c’est seulement dans les grandes villes. Et le reste du pays n’est pas desservi en institution de prise en charge. »

C’est ce qui justifie peut-être l’afflux de ces malades dans les centres privés, tel que le centre Telema à Kinshasa toujours. Ce centre privé de la communauté catholique reçoit en moyenne 150 malades par jour et fonctionne avec les frais payés par les malades et l’aide de certains particuliers.

A Lubumbashi, l’accent a été mis sur la prise en charge des malades d’épilepsie, ceux des troubles de comportement et de folie. Selon le centre neuropsychiatrique qui a organisé une matinée de sensibilisation, près de 900 malades sont pris en charge depuis février dernier. 5 à 6 cas se rétablissent trois mois après un suivi.