RDC : rentrée scolaire très timide à travers le pays

Une école à Nganyie au Nord Katanga

Une école à Nganyie au Nord Katanga

A Kinshasa la capitale, beaucoup d’établissements ont effectué une rentrée scolaire très timide, molle. Dans d’autres encore, il n’y a pas eu de rentrée tout simplement. Le tableau est pratiquement identique en provinces.

Kinshasa : pas d’engouement, une rentrée plutôt très timidernLa veille, on le sait, Syeco et Synecat, les deux syndicats des enseignants les plus représentatifs de la RDC ont haussé le ton. Pour eux, il n’y aura pas de rentrée des classes tant que le gouvernement ne répondra pas à leurs revendications.
Le secrétaire général du Syeco a même accusé le ministère de l’Education de corrompre certains syndicalistes pour les amener à reprendre la craie, accusations auxquelles le ministre de tutelle a refusé de répondre, ne reconnaissant pas à M. Kimbuya la qualité d’engager le Syeco.
Le reporter de radiookapi.net a visité d’abord seul certaines écoles de la capitale. Il a ensuite accompagné le vice-ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel dans quelques écoles que ce dernier a visitées. Selon notre reporter, au collège Saint Joseph ex Elikia, il y a eu 400 élèves au rassemblement. Il était exactement 7 h 35 lorsque l’abbé recteur a pris la parole pour donner le coup d’envoi de cette rentrée scolaire. A quelques mètres plus loin, donc à l’Athénée de la Gare centrale, seule une dizaine d’élèves de l’école primaire étaient présents.

Avec la délégation gouvernementale, on a commencé par l’école Mawete, l’Institut technique industriel de la Gombe, le petit et le grand Collège Bosembo, le lycée Kabambare et le petit collège Boboto où devrait lancée officiellement la rentrée scolaire par la remise de kits scolaires aux élèves du primaire.

Pas de réactions de la part du vice ministre de l’EPSP d’autant plus que cette rentrée était en fait une observation. Il fallait se rendre compte si la rentrée scolaire a été effective. Mais malheureusement, le tableau était sombre parce qu’à l’école Mawete il n’y a eu que 35 élèves, 81 élèves à l’Iti Gombe, et moins de 20 élèves au petit collège Bosembo.
Pas d’engouement non plus dans les quartiers défavorisés de la capitale. Au complexe scolaire Mokengeli de Lemba, près de 30 élèves seulement ont répondu présents. La plupart d’eux discutaient dans la cour. Un professeur d’esthétique introduisait son cours en présence de 2 élèves. Au complexe scolaire EP II de Ngaba, aucun élève n’a répondu à l’appel. On pouvait voir quelques parents venus inscrire leurs enfants. Même observation au complexe scolaire Nempoko, qui est pourtant une école privée. Selon le conseiller pédagogique trouvé sur place, les parents d’élèves de son école subissent l’influence des parents d’élèves du secteur public qui n’envoient pas leurs enfants à l’école. Au complexe scolaire Saint Matthias de Makala, toutes les salles de classe sont soigneusement fermées. Ici non plus, aucun élève, sauf des enseignants qui discutent dans la cour.

rnAba : main d’oeuvre scolaire pour compenser les salaires des enseignants

La rentrée scolaire est effective depuis ce lundi matin à Aba, cité située dans le territoire de Faradje, à la frontière avec le Sud Soudan. Les enseignants de 30 écoles primaires et secondaires de cette cité et des environs ont accepté de reprendre les cours sans condition Cependant, ces écoles comptent sur la main d’œuvre scolaire dans les travaux des champs, en compensation de salaires des enseignants.

Selon l’abbé Jean Ombika, curé de la paroisse catholique d’Aba, les enseignants de toutes les écoles catholiques, protestantes et officielles de la cité ont décidé librement de reprendre les cours ce lundi 1er septembre. Ces enseignants ne misent pas sur leur salaire. Ils comptent sur la compensation en travaux de champ dont les produits seront vendus au marché local pour assurer leur survie. Mawa Lemy, enseignant de l’Institut Dopia Ima, témoigne : « L’école s’organise normalement à aider les professeurs. Pour un professeur, 10 à 15 élèves vont travailler dans le champ de ce professeur-là. En cas de nécessité, on peut lui donner toute une classe, ce qui pourrait faire quelque chose de 40 m2 par exemple. Un sac et demie ou bien deux qu’on peut vendre au marché et aussi il faut manger une partie. Un sac peut donner une affaire de 21 000 FC, plus ou moins l’équivalent du salaire d’un enseignants.

Mais voilà, cette pratique n’est pas acceptée par les parents d’élèves. Ces derniers déplorent l’exploitation de leurs enfants. D’après l’abbé Oscar Otera, préfet d’une école secondaire de la place, ces parents n’ont pas de choix, face au manque de moyens financiers.

Bukavu : une rentrée sur fond de controverse rnDans les écoles publiques, la rentrée scolaire n’a pas été partout effective ce lundi. D’un côté, certaines écoles conventionnées et celles de l’Etat dans la ville de Bukavu plus précisément ont ouvert leurs portes, d’autres pas. Pour celles qui ont respecté la date officielle, il s’agit ici, selon elles, de respecter l’ordre de la hiérarchie tout simplement. Par conséquent, c’est le système de paie de la prime qui se poursuit selon les concernés eux-mêmes.

Pas de rentrée scolaire à Mbandaka et à KikwitrnLe mot d’ordre du boycott lancé par les différents syndicates des enseignants a été largement à Mbandaka età l’intérieur de la province. Aucune école officielle n’a ouvert ses portes. A Mbandaka, Gemena, Gbadolite et Lisala, la situation est la même.

C’est raté. Aucune école n’a ouvert ses portesce lundi matin. Les « bleu blanc »n’ont pas décoré les rues comme d’habitude. Les trois syndicats des enseignants, à savoir le Syeco, le Synecatet la Consel, ont parlé le même langage. Le week-end dernier, ils ont appelé leurs membres au boycott de la rentrée scolaire qu’ils conditionnent à certains préalables, notamment l’uniformisation des barèmes salariaux avec ceux de leurs collègues de Kinshasa et le paiement des arriérés des salaires des enseignants de l’intérieur de la province. Même situation à Gbadolite, à Gemena, à Lisala, à Boende et à Basankusu où la rentrée scolaire n’a pas été au rendez-vous ce matin.

Cependant au chef-lieu de l’Equateur, seule l’école d’application de l’Institut supérieur pédagogique a connu un certain engouement. Quelques élèves, sans fournitures scolaires pour la plupart, affirment s’être présentés à l’école par simple curiosité. Situation pareille à l’école francophone Le Perroquet. Ici, les encadreurs ont constaté la présence de quelques élèves ce premier jour.

Pour leur part, les autorités scolaires de l’Ecole belge affirment avoir repoussé la rentrée scolaire à lundi 8 septembre prochain, le temps pour elles d’achever la construction d’un nouveau bâtiment scolaire.

A Kikwit dans le Bandundu, les enseignants de cette ville ont respecté leur decision de boycotter cette rentrée scolaire 2008-2009. La plupart d’écoles ont ouvert leurs portes sans Kikwit : pas d’ enseignants ni élèves, mais seulement des administratifs qui continuent à inscrire les nombreux venus. Dans les écoles catholiques, précisement à l’Institut Sadisana et à l’ITPK, les élèves se sont quand même présentés pour entretenir les salles de classes. Contacté, le president de la Féderation nationale des enseignants du Congo “Feneco/ Kikwit, précise que la rentrée scolaire sera décidée après le paiement des salaires du mois d’août 2008 qui tarde encore à venir.

Kisangani : des écoles désertesrnLa rentrée scolaire 2008-2009 n’a pas été effective ce lundi dans les écoles publiques dans les écoles publiques.
La plupart des écoles visitées sont restées désertes, hormis quelques élèves trouvés dans la cour et devant leurs salles en attente des enseignants. Ces derniers posent plusieurs préalables afin d’envisager une quelconque reprise d’activités. Il s’agit notamment de l’uniformisation des salaires à travers toutes les écoles de la RDC, l’application du premier palier salarial des accords de Mbudi et l’homologation (mécanisation) de nouvelles unités.

Par ailleurs, le Syeco/Province Orientale réclame le paiement des compléments de salaire des mois de février et mars de cette année aux enseignants recensés et identifiés par le service de paie et de contrôle des enseignants, Secope.
Pendant ce temps, les inscriptions continuent dans certaines écoles et les enseignants touchent depuis ce week-end leur salaire du mois d’août.
Le ministre provincial en charge de l’Education, accompagné de certains syndicalistes et cadres du Secope venus de Kinshasa, a entrepris ce matin une tournée d’inspection dans les écoles publiques afin de s’enquérir de la situation.