Mines : Manono-Kongolo-Bukavu, nouvel itinéraire de la cassitérite vers l'exportation

Cassitétite en transit à Kongolo

Cassitétite en transit à Kongolo

L’interdiction, l’année dernière, des Antonov, dans l’espace aérien congolais a eu des conséquences fâcheuses sur l’économie, notamment sur le transport des biens et des personnes. Au Nord-Katanga, par exemple, le transport des minerais bruts doit emprunter aujourd’hui d’autres moyens que l’avion. Le voyage dure beaucoup plus longtemps, a constaté radiookapi.net sur place.

Nous sommes à la carrière de “la roche dure” à Manono. Aimée, une fille de 12 ans, est occupée à laver de la cassitérite : « Chaque jour, je viens ici, à partir de 5h 00 du matin jusqu’à midi. Je réalise la moitié d’une boite à tomates, rarement une boite. Je gagne entre 500 francs et mille francs. »rnA la fin de la journée, Aimée va transporter sa production chez un négociant. Une semaine plus tard, nous nous retrouvons à Kongolo, une localité située à près de 300 Km de Manono. Une semaine, c’est le temps mis par la cassitérite pour atteindre Kongolo. De Manono, le minerai a pris la route de Muyumba, 45 Km. De Muyumba, il a été embarqué sur le bateau, où il a alors descendu le fleuve Congo jusqu’à Kongolo.

Selon un agent du service maritime, 400 tonnes de cassitérite transitent chaque mois par Kongolo. Dans une semaine, la cassitérite atteindra la ville de Bukavu, via le territoire de Kabambare dans la Province du Maniema : « D’ici à Bukavu, c’est plus ou moins 700 km. Les véhicules mettent beaucoup de temps. La route est mauvaise, les ponts sont cassés», explique-t-il.
Puis ce sera le transit au Rwanda. Destination finale : un pays occidental, pour sa transformation.
Depuis l’interdiction des avions Antonov, la nouvelle route de la cassitérite semble beaucoup plus longue. Néanmoins, le transport par camion et par bateau est nettement moins cher.