Grève des médecins : le gouvernement accepte de payer 6 mois d'arriérés

Hôpital général de Kinshasa

Hôpital général de Kinshasa

Le mouvement de grève des médecins est à son troisième jour ce mercredi. En réaction à ce mouvement de grève, le ministre de la santé affirme que des avancées considérables ont été obtenues dans la mécanisation des nouvelles unités et la révision du statut des médecins. Quant à la prime, sa concrétisation connaît un retard puisque elle dépend d’une décision extra budgétaire.

Et du coté du ministère du Budget, on annonce que le gouvernement accepte, dans les limites de ses contraintes budgétaires, de prendre en compte toutes les revendications sociales des médecins du secteur public. Selon un communiqué de presse de ce ministère, ces revendications concernent l’application d’un nouveau barème, la paie de tous les arriérés pour les 6 premiers mois de cette année et la majoration des primes. Jusque mardi tard dans la soirée, les deux parties étaient en pourparlers au ministère du Budget afin de s’accorder sur un protocole d’accord. Cependant, au sortir de ce pourparlers, le Synamed a fait savoir que les deux parties sont loin de trouver un compromis.
La signature du protocole d’accord entre les deux parties a été reportée en attendant d’être débattu en conseil des ministres ce mercredi.

A Kinshasa, le mouvement se durcit. Plusieurs services dans les hôpitaux sont fermés. Les médecins encore sur place n’assurent que l’observation des malades internés. Nos reporters ont fait la ronde des hôpitaux de Kinshasa pour se rendre compte de la situation.

A l’hôpital Roi Baudouin de Masina, tous les services sont fermés, la gynécologie, la chirurgie, l’urgence, le laboratoire. Il y a juste une cellule médicale de crise qui est mise sur place. Cette cellule a pour rôle d’assurer le suivi des malades internés avant le mot de grève. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas des nouvelles admissions, ni consultations. Docteur Vincent Kobo, médecin chef de service de gynécologie nous confirme la situation : « Nous sommes à l’hôpital juste pour suivre les malades qui étaient déjà hospitalisés avant de commencer cette grève. Ceux dont l’hospitalisation n’est plus indispensable, nous leur demandons de sortir simplement. Je pense qu’il n’y aura plus de malades à l’hôpital. »

Une petite exception, la maternité tourne normalement. Selon l’infirmière en chef, les accoucheuses rendent service malgré la grève des médecins. Et cela, par humanisme : « Nous travaillons par profession et par humanisme. On est humain. Nous devrons aider nos frères, nos sœurs, qui viennent ici. On ne doit pas les laisser parce que les médecins ne sont pas là. »rnToutefois, les infirmières sont limitées devant des cas qui nécessitent des interventions des médecins.

A l’hôpital Général de Kinshasa, plusieurs services sont également fermés. Cependant, pour l’instant, aucun malade hospitalisé n’a été déplacé, ni vers la maison, ni vers un hôpital privé. Un malade a même été opéré ce matin.

A Lubumbashi, la grève se déclenche

A l’hôpital général de référence Jason Sendwe, seuls les infirmiers continuent à travailler, ils administrent des soins primaires aux malades. Pour les cas des chirurgies, des opérations de césariennes, d’internement ou d’autres cas, les malades sont renvoyés dans des centres privés. Conséquences, ces centres de santé sont bondés des malades et les responsables commencent à se plaindre de cette situation.

Début de la grève au Kasaï Occidental ce mercredi matin

Ce mouvement intervient après le dépôt de la lettre de la représentation provinciale du Synamed aux autorités. Dans cette correspondance, ce Syndicat confirme qu’un service minimum sera assuré par les médecins directeurs et les médecins chefs de staff. Mais déjà, les infirmiers du complexe hospitalier de Kananga s’inquiètent car, depuis ce matin, 4 patients continuent d’attendre les interventions chirurgicales et d’autres se sont orientés vers des structures privées. Ces infirmiers affirment craindre le pire les heures qui viennent suite à plusieurs cas d’urgence non traités. A l’hôpital général de référence de Tshikapa, à part le médecin directeur, aucun autre médecin n’est arrivé sur le lieu tout l’avant-midi.