La situation humanitaire reste préoccupante à la prison centrale Mulunge d’Uvira. 26 cas de malnutrition graves ont été identifiés en ce lieu sur une population carcérale de 200 personnes. Sa capacité d’accueil est de 150. Les officiers des droits de l’homme de la Monuc ont déploré cette situation au cours d’une visite la semaine dernière. Dans une lettre, le bureau de la Monuc lance l’appel aux autorités locales de prendre des mesures d’urgence pour améliorer l’alimentation des détenus afin d’éviter un quelconque décès, rapporte radiookapi.net
La dernière assistance de ces détenus remonte au mois de novembre 2007. La Caritas-développement avait apporté une assistance ponctuelle en vivres comprenant la farine de maïs, le haricot et l’huile végétale. Depuis lors, les détenus sont restés dans l’errance, se contentant de vivoter avec ce qu’apportaient certains membres de leurs familles et des églises pendant des visites sporadiques. D’après le directeur de la prison, Tchiza Munyanya, deux cas d’évasion massive due au manque de nourriture à la prison ont déjà été enregistrés depuis 5 ans. Mais aucun décès. Pour la Monuc, cette situation constitue un traitement prohibé par la convention contre les traitements cruels, inhumains et dégradants ratifiée par la RDC. Depuis la semaine dernière, c’est un pasteur indien en campagne d’évangélisation à Uvira qui a volé au secours des pensionnaires de la prison. Cet évangéliste leur offre chaque jour un repas, chacun selon son goût. Mais les autorités judiciaires déplorent toutefois la hausse des cas de criminalité dans la région malgré des efforts fournis par le parquet et l’auditorat militaire à dégager les dossiers pendants. Les mêmes sources affirment qu’aucun signal fort n’a été lancé à ce jour du coté des autorités territoriales pour une assistance alimentaire.