De plus en plus d’immeubles poussent à Kinshasa. Ce qui convient d’appeler le “Boom immobilier” a déjà donné naissance à plusieurs bâtiments de plus de 5 niveaux dont des hôtels. Sur plusieurs avenues, des échaffauds en bois ou métalliques démontrent que la capitale congolaises est en chantier.
Sur un chantier sur l’avenue colonel Ebeya dans la commune de la Gombe : caillasse, sable, ciment et barre de fer, prêts à être assemblés et élevés en colonnes verticales de béton. 60 ouvriers sous la direction de 5 ingénieurs, maîtres d’oeuvre, d’une entreprise congolaise de construction. Son numéro 2, Desanges Kiakuama, nous explique que le bâtiment qui existait sur l’actuel chantier a été complètement détruit.
Le bâtiment affiche de plus en plus son squelette. La dalle qui servira de support au premier étage vient d’être achevé. Dans 20 mois, c’est un autre immeuble à coté de ceux existants.
En plein centre d’affaires, les commerçants, à la quête des locaux, pousseraient le propriétaire à élever davantage le bâtiment. D’ailleurs, un des responsables du chantier estime que le constructeur ne résisterait pas à la tentation.
Les bénéficiaires de ce boom de construction sont souvent les maçons, les plombiers et les architectes.
Depuis 2003, c’est près d’un milliard de dollars américains qui ont été également investis dans la construction des immeubles à travers la RDC. Le même constat s’observe dans d’autres grandes villes du pays telles que Lubumbashi et Goma, Bukavu
La facilité de trouver le ciment demeure la principale condition pour que cette construction continue. C’est ce que déclare Matthias Bwabwa wa Kayembe, directeur général de l’Anapi, l’Agence nationale pour la promotion des investissements.
L’explosion de ce secteur ne pourrait être sans conséquences
Aller en hauteur permet de gagner de l’espace. Conséquence heureuse : impact sur l’économie, le développement de l’immobilier peut augmenter la production des richesses au pays. D’autres secteurs comme la plomberie ou la quincaillerie en profitent déjà. Et le touriste ne craindrait plus rien s’il peut trouver un hôtel décent. Un hôtel décent exige de l’entretien et, par conséquent, création de l’emploi.
Et déjà la construction elle-même occasionne des emplois bien que temporaires.
Mais l’on ne peut faire du bien aux uns sans faire un peu du mal aux autres, nous dit un investisseur. Dans 5 ou 10 ans, certains quartiers insalubres seront obligés de disparaître. Et si la construction ne s’accompagne pas d’une nouvelle planification en eau et en électricité, il faut s’attendre à avoir de grands immeubles mais malpropres.
L’agence des investissements, Anapi, a déjà prévenu : une bonne gestion des titres immobiliers s’imposent également. Les conflits parcellaires naîtraient du fait que certains investisseurs n’hésitent pas à construire dans les écoles ou sur des aires de jeu.
Comment encourager les conséquences heureuses du boom immobilier ?
L’agence nationale pour la promotion de l’investissement propose, entre autre, la résolution du problème de transport dans les grandes villes.
L’Anapi estime qu’il devrait y avoir encore d’autres investissements dans la production du ciment. Une condition pour maintenir l’élan dans la construction de grands bâtiments. Selon elle, il faut encourager également l’immobilier social.
Matthias Bwabwa wa Kayembe, directeur général de l’ANAPI: « Pour favoriser ces conséquences positives, et des gens viennent nous montrer des dossiers ici, il faut qu’on puisse permettre l’émergence des maisons à loyer réduit. Si on peut favoriser l’émergence de l’immobilier surtout social, pas l’immobilier haut de gamme comme on le voit à la Gombe, des maisons qui sont louées à 1 500, 2 000, 3 000 $, ça n’intéresse pas le petit peuple, disons des jeunes qui viennent de se marier et qui ont besoin de maisons. Cela permet de rassurer les gens, ça leur permet d’avoir une maison, là vraiment c’est une possibilité qu’on donnerait aux gens. »