Kabare : calme relatif après la révolte des militaires

Vue de la Ville de Bukavu

Vue de la Ville de Bukavu

Un calme relatif est revenu ce vendredi matin à Kabare Centre, ainsi que dans la commune de Bagira, après les tirs de cette nuit, oeuvre de la 14è brigade basée à Kabare.

Selon l’administrateur de ce territoire, les militaires ont tiré toute la nuit pour exiger de la nourriture ainsi que du bois de chauffage. Cette mi-journée, les habitants sortent timidement de leurs maisons. A Bagira notamment, les fidèles catholiques ont pu se rendre à la messe du matin à l’appel de la cloche. Les véhicules circulent de nouveau librement. A Kabare, une nouvelle causerie morale s’est tenue depuis 11h00, présidée par le général commandant de la 10è région militaire, Pacifique Masunzu.

Le commandant de la 14è brigade avait également parlé aux militaires ce vendredi matin. Ils les a appelés au calme et invité à regagner leurs camps de fortune. A l’heure actuelle, le gouverneur de province préside un conseil de sécurité autour de ce dossier. De ce conseil pourront sortir de grandes décisions, selon le vice gouverneur. Ce dernier revient fraîchement de Kinshasa où il amenait justement le dossier de cette brigade à la hiérarchie nationale.

Pour l’instant, les sources officielles se réservent de donner un bilan quelconque. Mais les habitants signalent que des militaires blessés sont régulièrement acheminés au centre hospitalier de Bagira. Information non confirmée jusque là par de sources hospitalières.

La 14è brigade intégrée est arrivée à Kabare il y a plus de 7 mois, en provenance de Masisi, au Nord Kivu. Depuis, c’est au compte goutte que ces quelques 4.800 hommes ont été ravitaillés ou payés, selon leur commandant, le Colonel John Tshibangu. Affamés et manquant de bois de chauffage, ils se ravitaillent sur le dos de la population. Lassée, celle-ci a du demander que cette brigade soit évacuée de Kabare. L’opération a effectivement débuté il y a un mois. Mais les forces vives de Fizi, où ces militaires étaient redéployés, ont manifesté bruyantes leur refus de ce transfert.

Il faut aussi dire que certains militaires, notamment rwandophones, de cette brigade, refusaient d’être redéployés dans le Sud, par peur d’y être maltraités. Depuis, ils exigent plus de considération, en utilisant leurs armes.