RDC : travail des enfants, comment lutter?

Les enfants travaillant dans les carrières des mines

Les enfants travaillant dans les carrières des mines

En marge de la journée mondiale de lutte contre le travail des enfants, ONG et spouvoirs publics mettent en place des stratégies pour combattre ce fléau, rapporte radiokapi.net

A Mbuji Mayi au Kasaï Oriental, l’ONG britannique Save The Children a lancé ce jeudi un nouveau projet qui s’étendra sur 3 ans, intitulé, « Réduire l’exploitation des enfants travailleurs par l’éducation », Reepe, en sigle, pour faire sortir des enfants des zones minières . Au moins 5 millions USD sont disponibles pour les trois prochaines années afin de faire sortir des mines 4 000 enfants qui y travaillent, notamment dans les périphéries de la ville. Par ailleurs, ce chiffre ne représente qu’un tiers des enfants, selon les statistiques de l’Unicef/Kasaï Oriental en 2000. Toujours d’après ces statistiques, environ 12 000 enfants travaillent dans les mines dans cette province. L’ONG Save the children a déjà sorti une centaine d’enfants des mines de Lwamwela et de Bakwa Tshimena. Ces derniers suivent un apprentissage de métiers.

D’après le directeur national de cette ONG, les bénéficiaires de ce projet de formation seront orientés vers l’éducation, d’autres encore vers l’apprentissage des métiers de leur choix. Le travail dans les mines se fera en collaboration avec des réseaux communautaires pour la protection de l’enfant.
Le projet Reepe est financé par le Département du travail américain, exécuté par le bureau de Save the children à Mbuji-Mayi, à Bunia en Ituri ainsi que par l’ONG « Solidarité sans terre » à Lubumbashi au Katanga.

Bukavu : encadrer des ex- enfants soldats

A Bukavu, cette journée a été marquée une visite à Kavumu, Lwiro et Katana, à près de 50 kilomètres au nord du chef-lieu de la province du Sud Kivu, sur initiative de l’Organisation internationale du travail (OIT)

rnTrois projets des ex enfants soldats sont concernés par cette campagne. Il s’agit d’un projet de restaurant, d’un centre de savonnerie et d’une école. La délégation constituée de plusieurs personnalités, de services provinciaux de l’Etat et des représentants des ONGs internationales a visité le centre de savonnerie de Lwiro, après une escale au restaurant Twali à l’aéroport de Kavumu. Ce restaurant est géré par une dizaine d’ex enfants soldats et supervisé par l’ONG Gav. Selon le responsable de l’OIT, 450 enfants sortis de l’armée au Sud Kivu ont bénéficié d’un projet de réinsertion socio-professionnelle.

Cette visite en cette journée annonce en même temps le début du projet de renforcement des activités de tous ex enfants soldats, activités qui seront opérationnelles à travers la province. Ces enfants ont accédé cette année par exemple au projet de micro crédits, sous l’encadrement des ONGs locales de sous traitance. Ce projet, soutenu par le gouvernement norvégien, apporte une enveloppe de 250 000 USD pour la province du Sud Kivu

Des cellules locales de protection et d’encadrement des enfants à Kindu

Dans le cadre de la journée mondial de lutte contre le travail des enfants, le chargé de la protection de l’enfant à l’Unicef/Maniema trouve dans ces cellules une des stratégies qui permettra de mettre un terme à l’ utilisation de plusieurs milliers d’enfants dans différentes mines à travers la province, surtout à Bikenge, Kailo, Kalima et Salamabila.

Selon Innocent Bokandwa, responsable de l’Unicef/Maniema, ces cellules locales ont pour rôle de sensibiliser les communautés sur les violences faites sur les enfants, notamment leur utilisation abusive dans le travail – et d’identifier les différentes violations des droits de l’enfant. Ces cellules pourront communiquer les violations à l’Unicef pour un plaidoyer. « Nous allons, à travers notre programme d’éducation, mettre en place une formation sur les compétences de vie courante. Nous avons observé dans certains endroits comme à Kailo, que les enfants travaillent quelques fois dans les mines mais la plupart étudient aussi ou viennent dans l’exploitation minière après les cours. Il s’agit de mettre en place un environnement qui les protège contre différents types de menaces, c’est-à-dire essayer de nous assurer que les enfants sont éduqués sur les compétences de vie courante, qu’ils savent comment gérer des micro crédits », explique-t-il