Gbadolite : conflit autour de 8 tonnes de mitrailles

La police d’intervention rapide accuse le parquet d’avoir libéré cette quantité de mitrailles pourtant saisie. Ces mitrailles proviennent de la destruction de câbles de la Snel, de robinets de la Regideso et d’objets d’art de la tombe de feu Marie-Antoinette Mobutu, d’après le juge président du tribunal de la ville, rapporte radiookapi.net

Le commandant second affirme que le procureur de la République a libéré clandestinement les mitrailles saisies par son unité. Le lieutenant Alexis Alegbiani précise que l’acheteur de ces mitrailles est un sujet sierra-léonais. Ce dernier serait déjà en République Centrafricaine avec sa marchandise. «Tout était saisi. Quelque temps après, le procureur a libéré les mitrailles. Il a encaissé 500 USD», accuse-t-il.
De son côté, le procureur de la République réfute cette accusation. Emmanuel Bikakala explique : «La police doit faire son travail, le parquet le sien. Si la police trouve que j’ai mal travaillé, qu’elle m’accuse au parquet général de Mbandaka. Je vais me justifier

Le juge président du tribunal de grande instance indique pour sa part que cette affaire n’a jamais été transférée au tribunal. Calliste Bekanga Ilinga est pour ce transfert car, selon lui, certains objets d’art de la tombe de Mama Sese [Ndlr : défunte Marie-Antoinette Mobutu, épouse de l’ancien président Mobutu Sese Seko] feraient partie de ce lot de mitrailles. Il ajoute qu’on a même découpé les câbles de la Snel (société nationale d’électricité). «Là, effectivement, il y a infraction de la profanation de la tombe, une prévention prévue par la loi. Il y a aussi un problème de destruction méchante », indique le juge président.

Pour rappel, le bourgmestre de Gbadolite avait été suspendu en juillet dernier par le gouverneur de province pour avoir autorisé la vente de ces mitrailles.