Kisangani: une radio communautaire fermée par la Soneca

La Radio Communautaire « Mwangaza » n’émet plus depuis ce mercredi 11 janvier 2006. Elle a été fermée par la Société nationale des Editeurs, Compositeurs et Auteurs (Soneca) section Province Orientale après réquisition auprès du procureur général. La Soneca reproche à cette chaîne de ne pas payer les taxes pour diffusion de la musique sur ses antennes depuis son ouverture l’année dernière, rapporte radiookapi.net

Jean-Pierre Lifoli Balea, directeur de cette radio communautaire qualifie cette mesure d’injuste : « Je suis désolé. La décision concerne toutes les radios et toutes les chaînes de télévision opérationnelles dans la Province Orientale. Pourquoi la Soneca doit-elle choisir seulement la Radio communautaire Mwangaza ? Pourtant, d’autres chaînes sont libres et n’ont pas payé de taxes pour la musique qu’elles diffusent…Toutes ces personnes ne sont pas inquiétées, sauf la Radio Mwangaza

Pour sa part, le directeur intérimaire de la Soneca dit avoir pris cette décision après en avoir informé au préalable le responsable de cette radio. Mitangala Sele Mbayo Jean Claude indique que la facture des redevances a été portée à la connaissance du directeur de cette radio depuis le 28 mars 2005. Cette facture, a-t-il dit, a été établie par la direction générale de la Soneca à Kinshasa. «Nous avons déposé cette facture en bonne et due forme à la Radio Mwangaza. Nous nous sommes entretenu avec le directeur de cette station radio. Il a été convenu qu’il puisse s’acquitter normalement de ces redevances. Jusqu’aujourd’hui, il n’a payé aucun rond», a expliqué le directeur intérimaire.

Surpris, le président de l’Association des radios communautaires au Congo, Arco, juge cette mesure arbitraire. Freddy Mulongo invite la Soneca à revenir sur sa décision : «Fermer la Radio communautaire Mwangaza le jour même où la CEI publie les résultats du référendum, c’est un acte arbitraire. Et puis les radios associatives et communautaires sont des radios non marchandes. On ne peut pas leur imposer des taxes comme si elles étaient des radios commerciales ou des radios publiques. La Soneca ne pouvait pas s’attendre à ce que la Radio Mwangaza paie cette facture comme si elle était une boutique…»

Pour le président de l’Arco, il est important que la Soneca revienne rapidement sur cette décision que Freddy Mulongo qualifie d’arbitraire. « Nous ne demandons qu’une réouverture immédiate de cette radio qui doit jouer son rôle citoyen en informant la population de Kisangani», martèle-t-il.

Enfin, le président de l’Arco invite la Soneca à éviter la politique de deux poids deux mesures en appliquant une taxe généralisée à toutes les radios.