Référendum constitutionnel: participation, enjeu et communauté internationale

25 millions de Congolais, selon les chiffres de la Commission électorale Indépendante participent ce dimanche au référendum constitutionnel à travers tout le territoire national. Il s’agit pour eux de dire oui ou non à la constitution qui doit les régir après la transition. Coup de projecteur sur la participation, quelque six heures après l’ouverture des bureaux de vote…Quels sont aussi les enjeux du scrutin et les difficultés rencontrées par les électeurs? Radiookapi.net tente de relever tous ce points, y compris la présence des observateurs internationaux.

D’après l’abbé Malu Malu, 90%, soit 35 000 bureaux de vote ont ouvert ce dimanche 18 décembre à travers la RDC. L’on signale un engouement des populations vers les bureaux dans plusieurs provinces comme au Bas-Congo, au Katanga, à l’Equateur, au Bandundu, dans les deux Kivu et dans la Province Orientale.

Par contre, des hésitations sont constatées dans les deux Kasaï. A Mbuji-Mayi, dans le Kasaï Oriental, les bureaux sont ouverts, mais pas assez de monde pour voter. Ici, cinq cas d’intimidation sur les votants, le personnel de la CEI et sur un observateur ont été rapportés.

Les bureaux bien qu’ouverts, sont quasi déserts à Kananga, chef-lieu du Kasaï Occidental. Dans certains centres, les listes des électeurs sont à peine affichées. Ce retard dans l’affichage des listes a désorienté bon nombre d’électeurs vers les bureaux.

Des observateurs absents

Dans certains bureaux, des observateurs tant nationaux qu’internationaux étaient absents. Il en était de même pour les témoins de certains partis politiques. C’est le cas par exemple à Matadi, dans le Bas-Congo où au moins 15 bureaux de vote n’ont pas eu d’observateurs internationaux. Ceci est vraiment significatif pour la communauté internationale, principal bailleur de fonds du processus électoral en RDC.

Par ailleurs, on ignore pour l’instant le taux de participation. On sait au moins que théoriquement, 25 millions d’électeurs sont attendus à ce scrutin d référendaire.

L’enjeu

La suite du processus électoral en cours en République Démocratique dépendra de ce scrutin référendaire. Au fait, l’enjeu se trouve dans le résultat qui sera dégagé de cette consultation du peuple congolais. Si le OUI l’emporte, la transition continuera en principe comme prévu. C’est-à-dire, le reste du processus devra déboucher normalement sur l’organisation des élections dans les délais constitutionnels, avant le 30 juin 2006, pour doter le pays de nouvelles institutions et lui donner de nouveaux dirigeants librement choisis par le peuple lui-même.
rnEn revanche, si c’est le NON qui l’emporte, l’équation de la transition congolaise risque de se compliquer. Car, en ce moment là, le projet constitutionnel rejeté serait renvoyé au parlement. On en serait ainsi à la case de départ : ce parlement devra encore élaborer un autre texte, l’adopter et le soumettre à nouveau à la sanction du souverain primaire. Cela ne sera pas du tout facile étant donné qu’il faudra mobiliser des moyens supplémentaires pour la Commission électorale indépendante et certainement aussi une rallonge du délai.