Revue de presse kinoise de lundi 3 août 2015
La Prospérité annonce en manchette : «Répartition des sièges, l’Assemblée nationale s’assume !»
Seuls deux députés nationaux se sont abstenus sur les 313 votants. Aucune voix contre. Ainsi, la loi portant répartition des sièges aux municipales et locales a pris la direction du Palais de la Nation pour sa promulgation par le Président de la République, écritLa Prospérité dans sa une : « Répartition des sièges, l’Assemblée nationale s’assume ! » Pour ce faire, le bureau Minaku a activé les dispositions de l’article 135 de la Constitution qui accorde le dernier mot à l’Assemblée nationale, en cas de divergence, rapporte le quotidien.
Ce n’est pas l’avis du quotidien Le Phare qui voit plutôt en cette loi un piège.
Le journal titre en manchette : « Loi Boshab, Minaku piégé par Léon Kengo ».
Ainsi qu’on l’imaginait, le Sénat a rejeté la très controversée loi portant répartition des sièges par circonscription électorale pour les élections locales et municipales, présentée par le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab, avec l’appui technique de la Ceni (Commission Electorale Nationale Indépendante), écrit le quotidien.
Soupçonnés de vouloir opérer un passage en force, comme lors de l’examen et de l’adoption de la loi électorale lors de la session extraordinaire de janvier 2015, ils n’ont d’autre alternative que de prendre leur mal impatience, ajoute Le Phare.
Et le journal de poursuivre : « Aubin Minaku, président du Bureau de l’Assemblée Nationale, que certains députés voulaient entraîner dans la voie de l’application pure et simple de l’article 113 de la Constitution, n’a pu qu’avouer son impuissance, compte tenu du fait que le Bureau du Sénat n’avait pas encore saisi celui de la chambre basse de l’option levée au sujet de la loi sur la répartition des sièges par circonscription électorale pour les élections locales et municipales ».
Forum des As pense que « Les Sénateurs tentés par le glissement ».
Dans les travées, le coup de théâtre de la Chambre haute a inspiré énormément d’élus. Le député Awanze, l’élu de Kisangani a dit tout haut ce que nombre de ses collègues disaient tout bas quand ils ne chuchotaient pas. Par une motion, il a carrément accusé les sénateurs de vouloir s’éterniser sur leurs sièges.
« Bonjour le glissement ! Pour le coup, le (re) glissement », note Forum des As, qui s’interroge si le député Awenze a mis le doigt dans la plaie. Il n’empêche. En bottant en touche via une forte absence le jour du vote, les sénateurs retardent à leur manière le processus qui mène vers les élections locales et provinciales jumelées. Or les provinciales ont notamment vocation à mettre fin au très long mandat des sénateurs, les élus des élus. Voilà huit ans que les Sénateurs siègent. Avec tout ce que cela implique. S’il est un premier cas de « glissement », c’est bien celui des Sénateurs et des assemblées provinciales issus des élections de…2006 !
L’Avenir pense aussi que le Sénat est « animé par l’esprit du glissement sans fin ».
Le Sénat ne veut pas se renouveler, écrit le journal, qui revient sur la clôture « en catastrophe » de la session extraordinaire de la chambre haute sans avoir voté le projet de loi portant adoption des annexes à la loi du 09 mars 2006 portant organisation des élections provinciales, municipales et locales
À en croire les experts des questions parlementaires, ce comportement dénote d’une mauvaise foi manifeste, parce que tout le monde sait que le vote de ce projet de loi était la principale matière qui avait justifié la convocation de la session extraordinaire et ceci aurait permis au Parlement de rencontrer une des contraintes soulevées par la CENI, pour l’organisation des élections provinciales, municipales et locales, explique L’Avenir.
Le quotidien estime que comme ces élections seront couplées avec l’élection des sénateurs et des Gouverneurs, le Sénat, par peur de disparaître, consacre en réalité un glissement sans fin.
Dans un autre chapitre, Le Phare revient sur l’audit du fichier électoral et note : « l’opposition obtient gain de cause ».
C’est une victoire d’étape que l’opposition parlementaire vient de remporter dans la bataille de l’audit du fichier électoral. Depuis le 27 juillet 2015, Samy Badibanga, président du groupe parlementaire UDPS et Alliés et représentant de l’opposition parlementaire, avait suspendu sa participation aux travaux du Comité ad-hoc chargé de l’audit du fichier électoral. En cause, selon lui : les bases des données de 2010 et de 2011 ainsi que les données fiabilisées de 2015 n’ont pas été entièrement mises à la disposition du comité, révèle le quotidien.
Forum des As corrobore dans le même sens et écrit : « Samy Badibanga remporte une victoire d’étape ! »
En effet, le rapport d’étape de l’Organisation internationale de la Francophonie, dans ses grandes lignes, rejoint les exigences de l’opposition. Il a fallu, peut-être, que le président du Groupe parlementaire Udps& alliés puisse suspendre sa participation aux travaux en date du 27 juillet 2015, pour que les choses bougent.