Le Potentiel : «Kabila - Tshisekedi : deux mains tendues pour le dialogue»

A gauche, Joseph Kabila, candidat de la Majorité Présidentielle et Etienne Tshisekedi, président de l’UDPS

Revue de la presse kinoise du 15 janvier 2015

Dans leurs unes, les journaux de Kinshasa sont beaucoup revenus jeudi sur le discours de vœux de l’opposant historique Etienne Tshisekedi.

«Kabila – Tshisekedi : deux mains tendues pour le dialogue», constate Le Potentiel.

Selon le journal, dans leurs prises de position, les deux hommes déclarent tous les deux avoir les mains tendues.

«Le Président de la République, Joseph Kabila, martèle à chaque sortie publique que sa main reste tendue en direction de ses adversaires politiques. Opposant historique, Etienne Tshisekedi wa Mulumba a de son côté, tendu la main au pouvoir pour un dialogue, par le biais d’un message posté récemment sur Internet», explique le quotidien.

«Convergences parallèles ou convergences tout court… Est-ce le signe avant-coureur d’un dialogue sincère et constructif tant attendu», s’interroge le confrère avant de conclure que seule la concrétisation de ce rapprochement pourrait fixer l’opinion.

Sur le même sujet, La Prospérité explique que, emboitant le pas au président de la République, Joseph Kabila, et le président de l’UNC, Vital Kamerhe, Etienne Tshisekedi a présenté ses vœux au peuple congolais le mardi 13 janvier, depuis Bruxelles où il est en convalescence.

Le président de l’UDPS proclame 2015, l’année du sursaut, rapporte le journal, expliquant que, selon l’opposant, c’est une année durant laquelle la Communauté internationale devrait organiser le dialogue politique conformément à la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité de l’ONU, mais aussi une année où est prévu l’organisation du Congrès de l’UDPS.

Entre-temps, Etienne Tshisekedi a réaffirmé son soutien au Secrétaire général de son parti, Bruno Mavungu, assure le quotidien.

Plus sarcastique, le journal du groupe L’Avenir titre : «Balbutiant dans son message de vœux : E. Tshisekedi à bout de souffle. Le lider maximo continue de rêver l’impérium».

Pour lui, le message de vœux du président de l’UDPS est «un trompe-l’œil en guise de signe de vie au moyen d’un enregistrement sans nul doute raté mille fois au casting, et dont, faute de mieux, la version retenue n’a été, elle aussi, qu’une détonation d’un moteur à explosion qui fonctionne mal».

«Tout bon conseiller aurait tenté de persuader le patron à décommander cet élément inopportun, tant en réalité il ne fait aucun événement», estime le quotidien.

Le Phare, de son côté, choisit de faire sa Une sur la situation sécuritaire à Beni, et titre : «Beni : gare au triomphalisme !».

Considérant les «images et commentaires sur le contrôle total de la ville de Beni et sa périphérie par les éléments des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) et de la Monusco (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo) diffusés en boucle depuis un bon bout de temps sur les médias audiovisuels publics», le journal estime que, «s’il faut se réjouir de la neutralisation des rebelles ougandais de l’ADF-Nalu, il faut cependant se garder de verser dans le triomphalisme qui semble avoir gagné nombre de décideurs politiques et responsables militaires à Kinshasa».

Et le journal d’expliquer : «Dans cette partie de la République où tout peut arriver à tout moment, la distraction devrait être interdite aux soldats et officiers de l’armée nationale et aux casques bleus de l’ONU. Car, l’histoire nous apprend qu’à chaque victoire retentissante des FARDC sur une rébellion ou un groupe armé succède souvent une défaite humiliante».

Enfin Forum des As, fait une proposition, en titrant : « Et si on honorait nos Héros en… travaillant ! ».

«Vendredi 16 et samedi 17 janvier, le Congo fait un break. Un long break. Deux jours pour honorer deux de ses valeureux fils : Mzee Kabila et Patrice Emery Lumumba. A moins de faire injure à l’Histoire, il n’y a rien à redire sur les hommages posthumes rendus, chaque année, à ces deux héros. Cela procède même de l’entretien de la mémoire collective», explique le journal.

«On ne peut, cependant, pas s’empêcher de s’interroger sur la pertinence du caractère férié et… payé de ces deux jours successifs», poursuit-il, estimant que «de là où ils sont, l’immortel Lumumba et le mythique Mzee ne se retourneraient sans doute pas dans leurs tombes s’ils apprenaient que les Congolais ont choisi de les honorer en travaillant».​