La Prospérité : «Aubin Minaku: ‘‘Nous n’avons pas et nous n’allons pas changer la constitution’’»

Aubin Minaku, Président de l’Assemblée nationale congolaise le 16/06/2014 au palais du peuple de Kinshasa, lors de la rencontre avec les députés de la province de l’équateur. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Revue de presse du mardi 13 janvier 2015

Les journaux parus ce matin reviennent majoritairement sur la plénière agitée d’hier au Palais du peuple où les députés examinaient le projet de loi électorale soumis par le gouvernement.

Prévue à 14 heures, cette séance plénière a débuté à 15 heures, sous une forte pression de l’opposition qui voulait, a tout prix, empêché le débat général sur cette matière qui, pour elle, est un prétexte pour la majorité présidentielle de faire un glissement en vue de prolonger tacitement le mandat du Président de la République au-delà de 2016, rapporte La Prospérité.

Les échauffourées devant le bureau de l’Assemblée nationale et tout le brouhaha qui ont caractérisé cette séance rappellent au quotidien Le Phare les années CNS. « Le spectacle abracadabrantesque vécu hier lors de la plénière consacrée à l’examen de la loi électorale rappelle à bien d’égards les scènes ridicules et tragicomiques enregistrées dans ces mêmes lieux du Palais du Peuple lors de l’ouverture de la Conférence Nationale Souveraine d’heureuse mémoire », écrit le quotidien.

Une bonne partie de la plénière s’est déroulée sous les sifflets des députés de l’opposition, obligeant le président de l’Assemblée nationale à faire passer ce message, en Lingala, à l’intention de la population qui suivait le débat sur la télévision nationale : « Peuple Congolais, vous qui avez l’occasion de nous suivre dans des postes téléviseurs, vous voyez tous ce qui se passe ici. Je tiens à vous rassurer que cette loi a pour objectif d’organiser toutes les élections prévues dans notre constitution. Nous n’avons pas modifié la constitution et nous n’allons pas la modifier », a dit Aubin Minaku.

Un message qui est loin de rassurer les opposants qui redoutent une disposition de la nouvelle loi qui prévoit que « la liste [électorale] doit être actualisée en tenant compte de l’évolution des données démographiques et de l’identification de la population». L’opposant Jacques Djoli, ancien vice-président de la Ceni qui avait organisé la présidentielle et les législatives en novembre 2011 et dont les résultats avaient été vivement contestés, juge ce texte «inopportun» et estime qu’il « frise implicitement  la révision constitutionnelle», indique Le Potentiel.

En définitive, la loi a été jugée recevable et envoyée à la Commission Politique, Administrative et Juridique pour examen approfondi.

La manifestation des sympathisants de l’opposition étouffée dans l’œuf par la police dans la matinée n’aura pas suffi à convaincre la Majorité de faire marche arrière.

«L’impression qui se dégage de la répression de cette manifestation de l’opposition est que seule la coalition des partis au pouvoir dirige le navire sans écouter les critiques des autres, ni sans tirer des leçons des situations analogues vécues dans d’autres pays africains», conclut Le Phare.