Le Phare: « Dégraissage de la Monusco, le SG de l'ONU suggère 10% ! »​

Des membres de force de la Monusco le 29/05/2013 à Kinshasa, lors de la célébration de la journée internationale des casques bleus. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Revue de presse kinoise de mercredi 7 janvier 2015.

Les journaux parus ce matin se sont principalement intéressés au retrait progressif de la Monusco du sol congolais.
A ce sujet, Le Phare titre : « Dégraissage de la Monusco, le SG de l’ONU suggère 10% ! »
Le quotidien qui cite l’Agence France Presse (AFP) indique que le Secrétaire général des Nations unies, Ban ki-moon, a déposé le week-end dernier un rapport au Conseil de Sécurité, dans lequel il recommande le dégraissage des effectifs militaires de la Monusco (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo) dans une proportion de 10 %. En termes chiffrés, cela voudrait dire que le nombre des casques bleus devrait passer de 20.000 à 18.000 hommes. En fait de réduction, seulement 2.000 hommes de troupes seraient appelés à plier bagages.
S’agissant des 3 000 officiers et soldats déployés également dans l’Est de la République Démocratique du Congo, pour le compte de la Brigade d’Intervention de la Monusco, aucun ne devrait être retiré du front. Bref, 21.000 militaires onusiens restent encore en campagne sur le territoire congolais, aux côtés de ceux de l’armée nationale, ajoute Le Phare.
Pour ce quotidien, le message envoyé implicitement par le Secrétaire général de l’ONU aux décideurs politiques et au commun des Congolais est que leur pays ne réunit pas encore les conditions requises pour un dégraissage à grande échelle des effectifs des casques bleus. La situation sécuritaire est si volatile qu’il serait imprudent, de la part du Conseil de Sécurité, de laisser la RDC à la merci des forces négatives nationales et étrangères qui ne demanderaient pas mieux.
Abordant le même sujet, La Prospérité annonce à sa une : «Tout va commencer d’ici mars 2015. Monusco, Ban Ki-moon confirme le retrait progressif !»
Analysant ce projet de retrait progressif de la Monusco, le quotidien kinois constate que « la Monusco réduit sa taille pour se renforcer ».
« Ban Ki-moon justifie sa stratégie par le souci d’efficacité. Il veut que la Monusco accomplisse correctement et efficacement son mandat qui est de protéger la population et d’appuyer les FARDC engagées dans la traque des groupés armés. Pour ce faire, la Monusco doit devenir plus mobile et plus agile, capable de prévenir ou de répondre rapidement à des crises », écrit La Prospérité.
De son côté, L’Avenir note : « Réduction de 20% des casques bleus : Ban Ki-moon donne raison à J. Kabila ».
Le rapport de Ban Ki-moon constate en effet que « le déploiement de la Monusco reste essentiellement statique et passif ». Certains contingents, déplore-t-il, ne patrouillent qu’en plein jour ou « n’ont pas en plusieurs occasions patrouillé dans les zones les plus vulnérables ». La République démocratique du Congo a salué la recommandation pour une Monusco plus efficace sur le terrain. Ce qui fait dire au tabloïd que « Kabila avait bien vu ».
Pour beaucoup d’observateurs, cette réaction du secrétaire général de l’ONU est une réponse au plaidoyer fait par Joseph Kabila, Président de la République démocratique du Congo, le lundi 15 décembre 2014, lors de son discours sur l’état de la nation. Dans ce discours, il avait, s’agissant de la coopération avec les Nations-Unies en matière de maintien de la paix, indiqué que le Gouvernement a récemment procédé, avec les Nations unies, à une revue stratégique de la présence des Forces de la Monusco sur le sol congolais, prenant pour cela en compte l’évolution de la situation sur le terrain et la montée en puissance des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, indique L’Avenir.
Le Potentiel se penche pour sa part sur la question électorale et titre : « L’identification : un décor du glissement ».
La polémique est relancée après le dépôt du projet de loi électorale sur le bureau de l’Assemblée nationale. L’incise portant sur la détermination du corps électoral constitue le poison caché dans une mare de bonnes dispositions prétendant ne pas procéder par un forcing à la modification des articles intangibles de la Constitution. Cette disposition fait de l’identification de la population un préalable. Cette tâche confiée à l’ONIP ira fatalement au-delà du délai constitutionnel de 2016. Le décor est bien planté pour le glissement tant redouté du processus électoral, estime Le Potentiel.