Revue de presse de mardi 16 septembre 2014.
La révision constitutionnelle est au centre du débat politique congolais depuis plusieurs mois et la question n’a pas échappé à l’ouverture de la session parlementaire. Les journaux kinois parus mardi 16 septembre reviennent sur cette polémique qui divise les députés de la majorité et de l’opposition.
La Prospérité titre : « Révision constitutionnelle : Kengo très opposé ! »
Le journal indique que c’est un véritable pavé dans la mare que vient de jeter le Président du Sénat, dans sa triple casquette de co-président des Concertations nationales, de juriste et d’acteur politique. Léon Kengo s’oppose à la révision des dispositions intangibles de la Constitution du 18 février 2006.
« Si l’on modifie ces dispositions, on détruit, par le fait même, tout l’édifice constitutionnel construit dans la peine. On n’est dès lors plus dans la même Constitution, mais dans une autre. Il ne faut pas tirer prétexte de la révision pour aboutir à un changement de Constitution. Cela n’est pas prévu par la Constitution en vigueur. Kengo invite, alors, les politiciens congolais à respecter leurs engagements, à cultiver la paix, la réconciliation, la tolérance et l’alternance », écrit La Prospérité.
L’Avenir qui s’inscrit dans cette même logique poursuit : « Session ordinaire de septembre. Des défis qui attendent les élus du peuple ».
Au nombre de ces défis, le journal énumère l’examen et le vote de la loi portant reddition des comptes de l’exercice 2013, l’accélération du processus de décentralisation par le vote de trois projets de loi, l’installation des membres de la Commission nationale des droits de l’homme.
Évoquant la question de la révision de la Constitution, L’Avenir reprend la réplique de Minaku à Kengo : « Pour Aubin Minaku, l’heure est à la prise des décisions face à tous les grands dossiers qui sont en attente et face aux enjeux majeurs auxquels la RD Congo est confronté.
En revanche, s’il est des moments où les représentants du peuple doivent savoir se débarrasser de leur costume de politiciens et arborer celui d’homme d’Etat, ce moment-là est bien arrivé. Pour lui, dans les démocraties électives, il est demandé aux représentants qu’ils sont d’incarner autre chose que les représentés ».
Abordant toujours la question de la rentrée parlementaire, Forum des As se penche plutôt sur la formation du gouvernement et titre : « Gouvernement de cohésion nationale : les chefs de partis exigent leur part du gâteau ».
Des anciens ministres exigent leur retour aux affaires. Plus donc question, selon eux, d’envoyer des membres du parti au devant de la scène. Ils veulent tous être au poste d’avant-garde en prévision des élections qui pointent à l’horizon. Voilà qui serait, entre autres, à la base du retard, si l’on peut se permettre de parler en ces termes, observé autour de la publication de l’équipe gouvernementale que des sources donnaient pour avant la date du 15 septembre, jour de la rentrée au Parlement, note le quotidien.
« La bousculade s’annonce déjà. Car, au sein de l’actuelle équipe siégeant au Gouvernement, il y a au moins quatre chefs des partis politiques membres de la Majorité présidentielle. Faudra-t-il, dès lors, sacrifier seulement des ministres non les chefs de partis comme ceux du PPRD, du PALU … ou aussi des ministres chefs des partis ? », s’interroge Forum des As.
« Minaku plaide pour une meilleure redistribution du fruit de la croissance », écrit Le Phare.
Toujours à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire, le journal aborde l’aspect économique de la République Démocratique du Congo. Le président de l’Assemblée nationale a fait noter dans son allocution, qu’en fin août 2014, selon les données de la Banque centrale, le pays présente une situation globalement caractérisée par un cadre macro-économique stable avec un taux de croissance du PIB, estimé à 9,5%.
Mais au-delà du cadre macro-économique, Aubin Minaku a recommandé au gouvernement de veiller à la bonne répartition du fruit de cette croissance qui tend vers un taux à deux chiffres, et de réduire progressivement l’inadéquation existant entre le niveau de la croissance et celui du revenu moyen annuel par habitant, de manière à améliorer progressivement le vécu quotidien de la population, souligne le journal.