Le Phare : « Référendum constitutionnel : la Majorité présidentielle déchire enfin le voile »

De gauche à droite bout à bout, Evariste Boshab, secrétaire général du PPRD et Emile Bongeli, cadre du PPRD, lors du 2ème congrès de leur parti politique le 19/08/2011 au stade des martyrs à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Revue de presse kinoise du mercredi 30 juillet 2014

La plupart des journaux parus ce mercredi commentent largement la prise de position du PPRD, le parti présidentiel, sur une éventuelle révision de la constitution. Le secrétaire général de ce parti, Evariste Boshab, a déclaré mardi que réviser la constitution, «c’est aussi la respecter».

Le Phare indique que Boshab a lancé mardi le plus officiellement du monde le mot d’ordre à la mobilisation générale des cadres et militants de ce parti en faveur de la révision constitutionnelle.

Une chose est désormais sûre, commente le confrère, les « Kabilistes » viennent de déchirer le voile qui couvrait depuis plusieurs mois un sujet que certains ont tenté d’ériger en tabou.

Le quotidien estime qu’après cette prise de position de la majorité présidentielle, la grande énigme reste à savoir si Joseph Kabila est favorable à pareille initiative.

« Le président de la République aimerait-il se porter candidat à sa propre succession pour un troisième mandat? », s’interroge le journal, ajoutant qu’il est difficile de risquer un pronostic à l’heure actuelle.

Au-delà de ce questionnement, Le Phare indique la question la plus importante est celle liée au respect du vote des citoyens à l’issue de ce référendum qui, rappelle le quotidien, est un exercice constitutionnel.

Ce qui inquiète c’est de savoir si la volonté populaire sera scrupuleusement respectée dans les urnes, écrit le confrère pour qui la commission électorale ne donne pas de garanties suffisantes de transparence.

Dans son éditorial intitulé « Vers un référendum ! », La Prospérité estime qu’il est désormais « clair comme l’eau de roche » : les difficultés de trésorerie évoquées, par la CENI, pour la modification de la Constitution n’expliquent pas tout.

Evariste Boshab, Secrétaire général du PPRD, a été très précis, lors d’une matinée politique au siège du parti à la Gombe.  Le peuple sera consulté. La Constitution du 18 février 2006 va être retouchée en respectant sa procédure de révision, rapporte le quotidien.

Le journal énumère les dernières prises de position des cadres de la majorité au sujet de cette révision de la constitution.

Depuis sa forteresse de Binza, note La Prospérité, Kin-Kiey lance « Kabila Désir », une structure conçue pour mobiliser les Congolais derrière une nouvelle mandature de Joseph Kabila. Kin-Kiey aime le Chef et il le fait savoir. Il ne reste plus qu’à savoir quand et comment, commente le journal.

Au sujet de la révision de la constitution, note encore le quotidien, le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, à son retour du Canada, envisageait deux possibilités. Soit, les deux chambres du Parlement se réunissent en Congrès, soit un référendum est organisé pour qu’au finish, le peuple se prononce.

Pour certains observateurs, indique encore le journal, la première option présente une faiblesse. Le Sénat, fin mandat depuis plusieurs années déjà, n’a plus de légitimité. Son implication dans une réforme constitutionnelle aussi sérieuse, éventuellement, aux conséquences incalculables pour le pays, ne pourra qu’écorner davantage l’image des Institutions de la République.

Forum des As revient sur la déclaration du secrétaire général du PPRD. Ambiance de carnaval hier au siège du PPRD pour donner sa position par rapport au débat en cours sur la révision constitutionnelle, raconte le journal.

Le principal parti de la kabilie n’a pas lésiné sur la mobilisation de ses troupes. Cadres et militants ont communié autour de l’officiant du jour : Evariste Boshab. Lorsque ce dernier prend la parole, on voit défiler tour à tour le Secrétaire général et le brillant constitutionnaliste. La matière s’y prêtait bien. La Constitution c’est bien le dada de ce professeur-avocat respecté dans les laboratoires juridiques et les prétoires d’ici et d’ailleurs, lit-on dans les colonnes de Forum des As.

Le parti présidentiel soutient le projet de révision constitutionnelle en vue en RD Congo.

Pour expliquer sa position, relate le quotidien, Evariste Boshab s’est appuyé sur les modèles de certains pays de vielle démocratie. Les pays qui ont compris le sens de responsabilité, a-t-il souligné, n’ont jamais hésité à procéder aux réformes nécessaires pour l’intérêt supérieur de leurs nations.

Toujours au sujet de la révision de la constitution, L’Avenir relaie le point de vue d’un autre cadre de la majorité : le député Pius Muabilu.

Pour lui, c’est un faux procès de prétendre que la famille politique de Joseph Kabila veut modifier la Constitution, plus spécialement l’article 220, pour permettre au président de la République de briguer un troisième mandat.

Ni Joseph Kabila lui-même, ni le Secrétaire général de la Majorité présidentielle, ni même le porte-parole du Gouvernement n’a dit que Joseph Kabila est candidat aux élections présidentielles non encore convoquées de 2016, fait remarquer le député.

Dans la presse aujourd’hui, on découvre une initiative du ministre des Postes et Télécommunications, Kin-Kiey Mulumba qui a lancé « Kabila Désir ».

La Prospérité indique que cette nouvelle structure veut « fédérer le désir que le Président Joseph Kabila suscite, à travers le pays, dans toutes les tranches d’âge ».

Depuis cinq mois, Kin-Kiey Mulumba mène une campagne médiatique «Kabila, to tondi yo nainu te ; Kabila mposa na yo esile te» [Kabila, on a encore besoin de toi, en lingala]. Autant dire que le ministre veut que le chef de l’Etat reste à la tête du pays.

Il salue notamment les avancées enregistrées dans le pays depuis l’arrivée au pouvoir de Joseph Kabila.

Sous les anciens régimes, argumente-t-il, le taux d’inflation atteignait quatre chiffres. Actuellement, le taux d’inflation avoisine 0%, le taux de croissance proche de 2 chiffres. L’image qu’offrait Kinshasa hier était désastreuse. Le pays, sous le leadership de Joseph Kabila, a lancé son programme d’infrastructures qui transforme Kinshasa semaine après semaine au point d’en faire en certains endroits un rêve réalisé, soutient encore Kin-Kiey Mulumba.

Dans ses colonnes, Forum des As revient sur la question de l’amnistie. Le journal mentionne que c’est dans les prochains 14 jours qu’arrivent à échéance, les 6 mois accordés aux bénéficiaires potentiels de la loi d’amnistie. Au -delà, ceux qui n’auront pas encore signé les Actes d’engagement prévus dans ce texte seront considérés comme forclos, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent introduire aucun recours.

A l’approche de cette échéance, le M23 a donné de la voix par le biais du directeur de cabinet de son Président Bertrand Bisimwa, appuyé par René Abandi, chargé du suivi de l’Accord de Nairobi.

L’ex-mouvement rebelle accuse le Gouvernement d’avoir obstrué le processus d’amnistie en ne disponibilisant pas assez de fiches d’actes d’engagement.

Il fait savoir qu’il y a eu sécheresse surtout du côté du Rwanda où on n’a rien vu du tout. Le M23 estime que c’est à dessein que Kinshasa n’a pas déployé ces documents, écrit le journal, seul gage pour prétendre à l’amnistie afin qu’à l’échéance de six mois qui tombe dans les 14 jours, que ces anciens rebelles refugiés au Rwanda soient exclus du champ d’amnistie.