Le Potentiel : «Près de 50% des terres arables de la RDC sont bradées»

Une vue de Dimbelenge

Revue de presse kinoise du vendredi 4 juillet 2014

Après le secteur de mines qui a subi une véritable razzia, c’est le tour des terres arables congolaises de faire l’objet d’une ruée à l’échelle internationale, rapporte Le Potentiel. Dans son livre intitulé Le futur, Al Gore, ancien vice-président des États-Unis d’Amérique note que 48,8% des 120 millions d’hectares des terres arables que compte le Congo-Kinshasa sont déjà cédées aux étrangers. Un véritable bradage qui se fait malheureusement, dénonce l’ex-numéro 2 sous Bill Clinton, au détriment du peuple congolais.

Le journal précise que selon Al Gore qui se réfère à une analyse de Rights and Resources Initiative, une ONG internationale basée à Washington, « la République démocratique du Congo a signé des accords avec des propriétaires étrangers pour céder 48,8% de ses terres cultivables ».  « La Chine a obtenu un agrément avec la République démocratique du Congo sur l’exploitation de l’huile de palme pour des biocarburants sur une étendue de 2,8 millions d’hectares ». « Quant à la part exacte des achats massifs destinés au biofuel, note Al Gore, les experts sont partagés. La Banque mondiale a calculé que, en 2009, 21% y étaient destinés, alors que l’International Land Coalition estime qu’ils représentent 44% ».

Forum des As titre sur la réplique de Lambert Mende aux évêques catholiques qui avaient demandé mercredi 2 juillet aux Parlementaires dans une déclaration publique de « s’abstenir de voter des modifications constitutionnelles susceptibles de rompre un vouloir-vivre collectif et des valeurs fondamentales acceptées par l’ensemble du peuple ».  

Les évêques ont notamment évoqué l’article 220 de la constitution qui interdit de modifier les articles portant sur le nombre et la durée des mandats du président de la République. A ce sujet, Lambert Mende a rappelé à cet effet que « le député ou le sénateur exerce ce droit dans une assemblée d’élus qui reste un lieu de confrontation des idées et de construction du consensus national. Cette dynamique serait impossible si nos élus étaient réduits au rôle de pantins à la merci des groupes d’intérêt sans avoir la possibilité de conformer leurs points de vue à leur compréhension des enjeux du débat ».

« Il faut, en un mot comme en mille, respecter les dispositions constitutionnelles qui donnent au Parlement le pouvoir de se prononcer à une majorité qualifiée sur la modification de certains articles de la loi fondamentale. Nul ne peut lui retirer une telle prérogative », affirme Lambert Mende qui dénonce par ailleurs « l’injonction comminatoire des évêques aux élus du peuple ».

L’éditorialiste du même journal conseille aux “princes de l’Église” de se montrer très prudente. “Le débat actuel étant originellement politicien, l’Église risque de perdre un peu son prestige en y fourrant son nez. Dès lors que Joseph Kabila n’a jamais déclaré officiellement que l’article 220 de la Constitution ferait l’objet de révision, à partir du moment aussi qu’il ne s’est jamais prononcé sur son avenir politique à l’horizon 2016, les débats actuels autour de ces matières ne relèvent jusqu’ici que des postures politiciennes”.