L’Avenir : « Les rebelles du Nord-Kivu tentent de dissuader la future brigade africaine »

Les rebelles du M23

Revue de presse du mercredi 17 avril 2013

La brigade d’intervention de la Monusco qui sera prochainement déployée dans l’est de la RDC pour neutraliser les groupes armés continuent à susciter des commentaires dans la presse kinoise. L’Avenir titre ce matin : « Les rebelles du Nord-Kivu tentent de dissuader la future brigade africaine ».

Longtemps accusée d’impuissance, l’ONU muscle sa présence dans l’Est du Congo, estime le journal. D’abord, le département des affaires politiques a nommé Mme Mary Robinson, l’ancienne présidente de la République d’Irlande au poste d’envoyée spéciale pour les Grands Lacs, tandis que le département chargé du maintien de la paix s’active à mettre sur pied une brigade d’intervention africaine de 3 069 hommes qui pourraient être déployés entre mai et juillet prochains, rappelle le quotidien. Sur ce dernier point L’Avenir note que les rebelles du M23 tentent de dissuader le déploiement de la force de l’ONU.

« Bertrand Bisimwa, le porte parole politique de la faction victorieuse du M23 dirigée par le général Sultani Makenga s’est adressé au Parlement de Tanzanie, lui demandant d’annuler le projet d’envoi de troupes et il a mené la même démarche auprès du Parlement sud africain, tablant sur l’émotion provoquée par la mort de 13 soldats sud africains en Centrafrique », indique le journal. Le tabloïd croit savoir que bon nombre de rebelles espèrent qu’au terme de la négociation qui, à Kampala, devrait reprendre avec le gouvernement, ils seront réintégrés au sein des forces gouvernementales mais les pressions internationales, dont celles de la Belgique, bloqueront sans doute cette option.

Forum des As trouve surprenant que le Rwanda écarte toute solution militaire aux problèmes dans l’Est de la RDC alors qu’il avait signé l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et qu’il préside en ce moment le Conseil de sécurité de l’ONU. Le quotidien reprend les propos de la ministre rwandaise des Affaires étrangère, Louise Mushikiwabo qui a déclaré lundi à la presse à New-York : « Nous ne pensons pas qu’une action militaire soit la solution aux problèmes dans l’Est de la RDC ».

« Comme on s’en rend compte, le Rwanda émet sur la même longueur d’onde que son poulain M23 au sujet de la brigade d’intervention de la Monusco. Lorsque Kigali prône le volet politique en lieu et place de la solution militaire décidée par l’ONU, c’est qu’il tente de relayer le son de cloche du mouvement rebelle qui tient à trouver une issue pour se tirer d’affaire avec les pourparlers désormais sans objet de Kampala », commente Forum des As. Et le journal d’estimer que Kigali n’a pas le droit de revenir sur une résolution de l’ONU votée en bonne et due forme juste pour chercher à protéger le M23.

La Prospérité ne s’appesantit ni sur Kigali moins encore sur le M23. Le journal formule plutôt une recommandation à l’armée congolaise. Pour en finir, conseille-t-il, il faut, au-delà des moyens que va mettre en branle la brigade d’intervention, que les FARDC prennent des dispositions appropriées, pour empêcher tout autre déploiement des rebelles du M23 en dehors des zones circonscrites dans le mandat de la force onusienne : le Kivu et l’Ituri, en Province Orientale.

Il est aussi important et impérieux, estime La Prospérité, d’organiser une frappe chirurgicale, pour désarticuler ce mouvement et ses membres à l’image de ce qui est arrivé au Mali avec l’intervention des troupes françaises.

La motion de censure contre Matata Ponyo recalée lundi à l’Assemblée nationale à cause du retrait des signatures continue d’intéresser la presse.

Dans son éditorial, Forum des As constate avec bonheur que le Premier ministre Matata Ponyo jouit encore de la confiance du président Kabila, l’autorité morale de la Majorité présidentielle. Et titre : « Heureux qui comme “Mapon” jouit encore du soutien du Raïs ! ».

Matata Ponyo peut-encore- boire du petit lait. A défaut d’être intacte, sa cote d’amour en Kabilie (ndlr : le pouvoir de Kabila) est encore élevée, pense l’éditorialiste. A en juger par la kyrielle de retraits – reniements des signatures, on pouvait imaginer le temps qu’il fait à Kingakati. A observer la mobilisation des militants de différents partis et regroupements de la Majorité, on pouvait aisément prédire le ” non varietur “, poursuit le texte. Pour l’éditorialiste, le Premier ministre Matata a encore de beaux jours devant lui.

Visiblement peiné par le spectacle que les députés ont offert au public lundi à l’Assemblée, Le Potentiel titre : «Moralisation de la classe politique : un nouveau chantier». Commentant le retrait de 42 signatures qui a rendu impossible le passage de la motion au vote, Le Potentiel affirme : «En l’absence d’un texte légal ou réglementaire  contraignant, il paraît loisible aux députés nationaux d’apposer leurs signatures sur des documents officiels et de les renier immédiatement après, au détour d’une rencontre secrète. C’est une conduite au gré des vents et des vagues».

Entre la signature sur la motion Mayo et le désistement, quelque chose s’est certainement passé, croit savoir Le Potentiel. Sous d’autres cieux, le spectacle désobligeant, du lundi 15 avril à l’Assemblée nationale, aurait suscité un grand tsunami au sein de la scène politique. Au Congo, personne, surtout ceux qui sont revêtus du mandat populaire, ne s’en sont émus outre mesure, ajoute le journal. Somme toute, « les stigmates de l’inconscience du lundi 15 avril 2013 tourmenteront encore longtemps les esprits lucides. L’opprobre collera longtemps à la peau du groupe de 42 députés (le G42) mais aussi à tous ceux qui les ont soutenus », souligne le quotidien.