Le Potentiel : « Assemblée nationale : motion mort-née contre Matata »

Matata Ponyo Mapon, premier ministre de la RDC le 07/05/2012 au Palais du peuple à Kinshasa, lors de la présentation du programme de son gouvernement à l’Assemblée nationale. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Revue de presse kinoise du mardi 2 avril 2013

Le Potentiel titre ce mardi sur la motion de censure contre le Premier ministre introduite par le député de l’opposition Mayo Mambeke, motion de censure retirée faute d’avoir recueillie le nombre de signatures requises (125).

Les signatures de tous les membres du PPRD, en particulier et ceux de la Majorité en général, ayant été retirées, ladite motion n’avait aucune chance, rapporte le journal qui parle de la motion comme d’un « pétard mouillé ».

Le quotidien croit savoir que même au sein de l’opposition, les partis ne s’étaient pas accordés sur l’opportunité de la démarche.

Selon des indiscrétions glanées dans les couloirs du Palais du peuple, écrit le confrère, la nuit du jeudi 28 mars 2013 était décisive. Un mot de passe a conduit à des désistements en cascade.

Les plus grands pourfendeurs du Premier ministre Matata Ponyo recrutés au sein de la Majorité présidentielle, frappés par une peur bleue, ont vite fait de se rebiffer, signale encore le Potentiel.

Finalement, conclut le journal, rien ne se passera contre le Premier ministre Matata Ponyo, la conférence des présidents de la Chambre basse du Parlement ayant constaté l’impossibilité d’inscrire ce point à l’ordre du jour.

Ce sujet ne fait pas la une de la plupart des journaux parus ce matin qui reviennent dans leur grande majorité  sur la brigade d’intervention de la Monusco et la conférence de presse tenue le lundi par les ministres des Médias et son collègue des Affaires étrangères à ce sujet.

Ces deux ministres ont appelé le Mouvement du 23 mars à s’auto-dissoudre. « Il n’y a pas de bonne force négative, il n’y a pas de mauvaise force négative », a ainsi lancé Raymond Tshibanda, cité par le Potentiel. Le ministre des Affaires étrangères a expliqué que Sultani Makenga, le chef de cette rébellion, n’était pas un allié du gouvernement.

Le journal cite encore le chef de la diplomatie congolaise qui estime que le vote par le Conseil de sécurité de l’Onu de la résolution créant la brigade d’intervention de la Monusco est une victoire pour la diplomatie congolaise. Cette force qui sera constituée de 3069 hommes est chargée de combattre les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC.

De son côté, Forum des As s’intéresse à la réaction du M23 à la création de la brigade d’intervention. Le M23 ne comprend pas ce changement de doctrine estimant que c’est la première fois dans l’histoire de l’Onu que celle-ci crée une unité offensive alors que son travail est et demeure le maintien de la paix, écrit le journal.

«L’Onu a dérapé» soutient-il en poursuivant que la mission de traquer les groupes armés est dévolue aux seules Fardc, armée de la RDC, et non à la Monusco, rapporte le quotidien.

Forum des As indique que la création de la brigade d’intervention suscite la colère des rebelles du M23 qui sentent inéluctable leur mort.

Pour contourner cette fin devenue incontournable, croit savoir le journal, ces rebelles espéraient embobiner le Gouvernement sur la route de Kampala avec un Accord de paix à l’arrachée. Mais les Congolais sont-ils si naïfs pour ramer à contre-courant et aller donner  de l’oxygène à ceux qui, pendant toute une année, ont commis des crimes de guerre et des pires exactions dans la population ?, s’interroge le confrère qui s’empresse de répondre : Non!

L’Avenir évoque également «cette peur» du M23. Et pour le journal, la peur du M23 est tout à fait justifiée parce que parmi les groupes opérant dans l’Est de la Rdc et qu’il faut éradiquer à tout prix, il y a le M23, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les Forces démocratiques alliées, l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et les Maï-Maï.

Le quotidien conseille aux rebelles du M23 de « changer le fusil d’épaule ». Ils doivent organiser leur propre désarmement s’ils ne veulent pas être traqués par la Brigade d’intervention de l’ONU, prévient le journal.