Revue de presse du mardi 4 décembre 2012
La Prospérité informe que les experts de l’Onu sont revenus à la charge, en publiant un troisième rapport daté du 26 novembre 2012. Selon le quotidien, ce troisième rapport officiellement publié le 27 novembre dernier, un peu comme les deux précédents, confirme bel et bien le soutien du Rwanda aux actions du M23.
Ce troisième rapport accuse l’armée rwandaise d’avoir facilité la prise de Goma par le M23. Il vient après un premier rapport incriminant Kigali, puis un deuxième mettant à nu l’implication du Rwanda et de l’Ouganda dans l’insécurité à l’Est de la RDC.
Selon la Prospérité, ce troisième rapport indique que la prise de Goma par le M23, il y a deux semaines, était bel et bien facilitée par l’armée rwandaise. Citant le rapport onusien, le journal souligne que le commandement de l’offensive de Goma a été exclusivement une affaire rwandaise. Un général rwandais du nom de Ruvusha Emmanuel, nommément cité dans le premier rapport, aurait supervisé sur place, l’attaque de Goma, du reste, planifiée par le ministre rwandais de la Défense, James Kabarebe et le Chef d’Etat-major rwandais, Charles Kayonga. Bosco Ntaganda, le recherché par la CPI, quant à lui aurait commandé les troupes du M23 à Kibumba, selon ce troisième rapport.
Le Potentiel quant à lui décrie la situation qui prévaut à Goma après le départ du M23 dans un article intitulé: « les FARDC retournent à Goma ou l’administration reprend du service ». Le journal écrit que les officiels sont certes de retour à Goma mais rien n’est vraiment totalement gagné d’avance. Il ajoute qu’à peine de retour à Goma après s’être mis en sécurité le temps de la prise de Goma par le M23, le Gouverneur Julien Paluku a dénoncé le non respect par ce groupe armé de l’esprit de la décision du retrait.
Le gouverneur du Nord Kivu affirme que les troupes du M23 sont à peine à 4 kilomètres de Goma au lieu d’au moins 20 comme exigé par cette décision. L’information a été reconnue par le M23. Le journal dit que le mouvement rebelle répond que ses hommes positionnés à cette distance, attendent de joindre les hommes du Gouvernement et de la Monusco avec qui ils vont conjointement sécuriser des sites désignés par l’accord de Kampala. Le Potentiel informe tout de même que le lundi matin, certains bureaux de l’Etat ont timidement repris du service. Cette situation a été notamment observée à la mairie de Goma. En revanche, les régies financières ont repris du service le week-end dernier, note le journal.
Forum des As intitule son éditorial: « Lourd tribut pour une paix précaire ». Dans cet article le quotidien kinois dit redouter une énième rébellion qui viendra troubler une fois encore la tranquillité à Goma.
Cet éditorial indique que la paix made in Kampala est tout sauf pérenne, acceptée couteau à la gorge. Ce n’est qu’un sursis selon Forum des As.
Le journal parle aussi du lourd tribut fait de sang à cause de la mort d’un grand nombre des Congolais, sacrifiés une fois de plus sur l’autel du conflit. L’éditorial revient aussi sur la facture économico-financière. En quelque dix jours d’occupation de la capitale du Nord-Kivu, rwandais et rebelles du M23 ont laissé un champ de ruines. Tout ou presque a été pillé. Goma est vidé de la plupart de ses infrastructures, regrette Forum des As.
L’Avenir revient sur l’interpellation du ministre de la Défense sur la situation sécuritaire et titre « Alexandre Luba Nambo: Nous n’avons pas encore une armée moderne, efficace et dissuasive … ».
La question orale des députés nationaux était axée sur la prise de la ville de Goma par les assaillants de M23, les causes lointaines et immédiates de la guerre, les dispositions prises par le gouvernement pour protéger la ville de Goma, la réforme, la composition et la structuration de l’armée congolaise.
Les trois membres du gouvernement ont exposé sur la situation sécuritaire sur l’ensemble du territoire national et singulièrement dans la partie orientale de la RD Congo sur la prise de Goma, puis les rumeurs qui fusent de partout.
Le ministre de la Défense, Alexandre Luba Ntambo a souligné que la réforme de l’armée congolaise requiert beaucoup de moyens et d’investissements pour parvenir à avoir une armée moderne et républicaine. Dont le coût d’investissement requiert la construction d’écoles de formation, d’achat d’équipement moderne, de construction de caserne, de salles d’entraînement dont l’estimation pour un trimestre est évaluée à 850 000 000 dollars américains (huit cent cinquante millions de dollars américains) de la loi de programmation, en attendant que le budget de l’armée par année puisse être estimé à 2 500 000 000 dollars américains (deux milliards cinq cent millions de dollars US).
Le ministre de la Défense a soutenu que La déconfiture et les déboires de l’armée congolaise aujourd’hui bien qu’hétérogène ne sont pas liés à un régime politique actuel, mais c’est une réalité qui datent depuis la Force publique sous l’emprise coloniale et par manque d’un cadre légal. D’où, le rajeunissement de l’armée, le recrutement de fils et filles congolaises en évitant de tribaliser l’armée, a dit le vice premier ministre et ministre de la Défense nationale.