L’Observateur : « Guerre au Nord-Kivu : Rwandais et Congolais déposent plainte contre Kagame devant la CPI le 17 août »

Au milieu, le président rwandais Paul Kagame lors d’une visite à Goma en RDC.

Revue de presse kinoise du 08 août 2012. L’Observateur : « Guerre au Nord-Kivu : Rwandais et Congolais déposent plainte contre Kagame devant la CPI le 17 août».

Les journaux kinois s’intéressent ce mercredi aux négociations de Kampala avec comme nœud du problème : la guerre au Nord-Kivu provoquée par les rebelles du M23.

« La guerre n’a qu’un seul parrain : Paul Kagame. Et de plus en plus l’étau se resserre sur le pouvoir de Kigali. Tout est en train d’être fait pour que l’homme fort de Kigali réponde un jour de ses actes devant la justice internationale », estime L’Observateur qui titre à sa une : « Guerre au Nord-Kivu : Rwandais et Congolais déposent plainte contre Kagame devant la CPI le 17 août ».

Et ce jour, il n’est peut-être plus loin. Le 17 août 2012, en effet, des Rwandais et des Congolais déposeront officiellement une plainte auprès de la Cour pénale internationale (CPI) et demanderont au Procureur d’engager des poursuites contre le président rwandais, Paul Kagame et ses complices, précise le journal.

Selon L’Observateur, ces personnes se basent sur le contenu des rapports du Groupe d’experts des Nations unies institué par la Résolution1533 (2004) sur la République démocratique du Congo soumis au Conseil de sécurité; le Rapport du Projet Mapping sur la RDC décrivant les violations les plus graves des Droits de l’Homme et du Droit international humanitaire commises sur le territoire de la RDC entre mars 1993 et juin 2003; et l’annexe (addendum) du Rapport intérimaire du Groupe d’experts sur la RDC (S/2012/348) concernant des violations de l’embargo sur les armes et le régime de sanctions par le gouvernement du Rwanda.

Les initiateurs de cette démarche judiciaire entendent rentabiliser cette occasion. Aussi invitent-ils tous les Rwandais, tous les Congolais, bref tous les Africains, défendant la même cause qu’eux et épris de paix, ainsi que des membres de la communauté internationale à venir assister à « ce moment historique et à signer la pétition y relative en face de l’édifice de la Cour pénale internationale, sise à La Haye(Pays-Bas), entre 11 et 14 heures, ajoute le quotidien ».

Toujours dans le cadre de la guerre au Nord-Kivu, Le Potentiel recourt à un proverbe africain avant de faire son analyse : «A beau mentir qui vient de loin».

On peut lire dans la manchette du journal : « Malgré son implication dans les négociations de Kampala – Kigali installe une administration à Rutshuru »

C’est le moins que l’on puisse dire, au regard de l’évolution des faits sur les zones de l’Est de la RDC, passées désormais sous contrôle des troupes du M23. Kigali vient de franchir le Rubicon, juge Le Potentiel. Il vient de cracher sur le sommet du Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) de Kampala, en installant une administration à sa solde à Rutshuru (Nord-Kivu), indique ce quotidien. Par le M23 interposé, cette administration dévoile au grand jour les vraies intentions de Kigali, pour qui les négociations en cours à Kampala ne sont qu’une distraction supplémentaire. En effet, la logique de Kigali est de s’assurer du contrôle effectif d’une partie de la RDC. Le plan de la balkanisation est en marche, croit savoir Le Potentiel.

Au même moment, le sponsor – le Rwanda – se pavane à la table des discussions à Kampala, faisant monter inconsidérément les enchères. Le journal, relayant les informations de la radio onusienne Okapi, affirme que Kigali a, au travers du M23, mis en place des comités locaux de sécurité constitués «des cadres de base, des autorités coutumières locales ainsi que des leaders des communautés». «Ces derniers, selon ce mouvement rebelle, ont pour mission de veiller à la sécurité des populations et d’expédier les affaires courantes».

« Que dire d’autre ? Le plus évident est que Kigali, parrain de la rébellion menée par le M23, a étalé au grand jour ses véritables intentions. Il s’agit de prendre totalement le contrôle du Nord-Kivu, province riche en terres rares (coltan,…) et en pétrole. D’où, son empressement d’avoir sur le terrain une administration acquise à sa cause », conclut le journal.

Signe de temps ou simple hasard de calendrier ? C’est le jour même que s’ouvre à Kampala le sommet de la CIRGL sur la situation dans l’Est congolais qu’Hillary Clinton en personne monte au créneau. La patronne du Département d’Etat exhorte tous les Etats d’Afrique centrale et “notamment le Rwanda” à ne pas soutenir le M23. Tout en demandant notamment au Rwanda de «tarir» le soutien aux rebelles Forum des As note : « Hillary Clinton disqualifie le M23 ».

Hillary Clinton aura donc attendu l’étape sud-africaine de sa tournée sur le continent pour délivrer son message sur la guerre- la énième de la série- dans les Kivu. “Nous soutenons les efforts de la RDC et nous exhortons tous les Etats de la région y compris le Rwanda à travailler ensemble pour tarir le soutien aux rebelles du M23 pour les désarmer et traduire leurs leaders devant la justice”.

Ce n’est pas tout. La cheffe de la diplomatie américaine fait planer le spectre de poursuites judiciaires sur les animateurs du M23. Venant d’une des personnalités-clés de l’administration américaine cette menace est à prendre très au sérieux. Elle vaut aussi une mise en garde contre ceux qui s’obstineraient ou qui seraient tentés de soutenir les mutins dans le Nord-Kivu. “Le M23 est le groupe armé connu le plus actif qui menace les populations de l’Est du Congo actuellement”, souligne Hillary Clinton.
Faite en Afrique du sud- puissance régionale très au fait des contradictions congolo-rwandaises- la déclaration de Hillary Clinton achève le débat sur la nature de la guerre dans les Kivu.

Processus électoral.

En panne d’activités : « La CENI renvoie 435 agents ! ». C’est le titre à lire dans les colonnes de La Prospérité.

«Après lecture du communiqué, veuillez contacter les services administratifs compétents pour récupérer votre rémunération du mois de juin. Pour le mois de juillet, veuillez passer à la fin du mois d’août ». C’est en substance la phrase assassine qui a donné à plus de 435 agents temporaires de la Centrale électorale de comprendre que le contrat qui le liait à l’employeur venait d’être rompu, indique la consœur.

Et, pour cause ? Le communiqué qui date du 6 août précise que c’est suite à l’incertitude qui plane quant à la date de la tenue des élections provinciales, urbaines, municipales et locales. En effet, selon M. Jean-Baptiste Itipo, Directeur de la Communication à la Ceni, cette décision est consécutive aux recommandations du Gouvernement. Elle tient aussi compte des critiques émises au niveau de la chambre basse du Parlement, lors de l’évaluation du processus électoral, écrit La Prospérité.