Le Phare : « Les Eglises interdisent tout dialogue avec le Rwanda »

Eglise Francophone protestante dans la commune de la Gombe à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Revue de presse kinoise du vendredi 13 juillet 2012

La situation sécuritaire dans l’Est de la RDC est encore à la une de la plupart des journaux parus ce matin. Le Phare revient sur la déclaration des confessions religieuses congolaises qui appellent à réagir à la guerre d’agression « que le Rwanda impose injustement à la mère patrie ».

Le journal fait remarquer que cette déclaration intervient après celle de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) lue par son Secrétaire général intitulée «Non à la balkanisation de la RD Congo».

Réunis dans la salle de conférences internationales du Centre interdiocésain catholique, hier jeudi 12 juillet dans l’après-midi, rapporte le quotidien, les dirigeants de toutes les confessions religieuses congolaises ont fait une déclaration devant la presse pour protester avec fermeté contre l’agression rwandaise.

A travers la même déclaration, ils ont lancé une pétition pour réveiller le peuple congolais en le mobilisant pour qu’il prenne conscience du danger qui guette la nation.

Sans le moindre détour et dans un langage clair comme l’eau de source, commente le journal, les chefs religieux du Congo demandent dans cette pétition intitulée «Le Peuple congolais exige la répression des crimes commis par le Rwanda en République démocratique du Congo» à la communauté internationale, notamment aux Nations Unies de condamner le Rwanda pour son agression contre la RDC, et de prendre une résolution portant arrestation et poursuites judiciaires contre tous les criminels de guerre au Congo cités nommément dans les différents rapports des Nations Unies.

De son coté, La Prospérité titre : « Débat sur la Guerre à l’Est, Rendez-vous manqué au Sénat ! »

Pour le journal, il parait difficile d’espérer que les Sénateurs puissent encore s’appesantir, du moins pour cette session extraordinaire dont la clôture intervient mardi 17 juillet 2012, sur cette cruciale question d’actualité initiée par l’Honorable Jean Nengbanda Tshingbanga autour de la guerre à l’Est, de ses conséquences désastreuses sur les populations civiles ainsi que sur les mesures d’urgence envisagées.

Trois représentants du Gouvernement Matata étaient, en effet, attendus ce jeudi, à 11 heures, au Sénat.

A en croire un SMS du Service Protocole destiné aux Sénateurs, rapporte le quotidien, peu avant le report de la plénière, ceux-ci ont appris que le Vice-Premier Ministre et Ministre de la Défense et le Ministre des Affaires Etrangères seraient en mission à Addis-Abeba, en Ethiopie, dans le cadre de travaux de la Réunion ministérielle de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs.

La Prospérité indique que le Ministre de l’Intérieur, pourtant signalé à Kinshasa, n’a pu, seul et ce, en l’absence de ces deux autres membres du gouvernement invités à la Chambre Haute du Parlement, répondre aux multiples préoccupations des Sénateurs, comme initialement prévu.

Le Potentiel s’intéresse, lui, aux conséquences humanitaies des affrontements entre militaires congolais et rebelles du M23. « Kivu : deux millions de déplacés, c’en est trop », titre le journal.

Avec l’agression dont est victime la République démocratique du Congo depuis plus de trois mois, la situation humanitaire devient très préoccupante dans la partie Es, écrit le confrère.

Et si avant les élections de 2006, les déplacés internes étaient de 1 300 000 (un million trois cent mille), aujourd’hui, ce nombre est passé à 2 000 000 (deux millions). C’est trop, s’indigne le quotidien.

Dans un communiqué rendu public mercredi 11 Juillet 2012, rapporte le Potentiel, un organisme humanitaire a d’ailleurs avancé le chiffre de sept cent mille (700 000) déplacés enregistrés après des combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les groupes armés dans la province du Nord-Kivu. Vivant dans des conditions déplorables, ces déplacés sont exposés à des épidémies de tout genre.

Ces déplacements des populations sont tellement récurrents et massifs que les acteurs humanitaires sont quelque peu débordés, commente le journal. Leurs ressources réduites ne leur permettent pas de faire face à tous les besoins. Le CICR, par exemple, ne parvient pas à atteindre tous les déplacés faute des routes et à cause de l’insécurité.

L’Observateur se penche, lui, sur les manœuvres diplomatiques : « Les Etats membres condamnent les actions du M23 ».

Les pays membres de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) réunis à Addis-Abeba ont formellement condamné les actions du M23 et des autres forces négatives opérant dans l’Est de la RDC, écrit le confrère.

Au terme des débats sur la question sécuritaire à l’Est de la RDC,  rapporte le journal, il y a eu des décisions prises   dans le contexte du Pacte sur la Stabilité, la Sécurité et le Développement, afin d’entreprendre des actions concrètes pour le règlement de la situation sécuritaire à l’Est de la RDC. A cette occasion, la réunion a reçu le rapport du Professeur Ntumba Luaba,  secrétaire exécutif de la CIRGL sur la situation à l’Est de la RDC.

Celui-ci a rappelé aux pays membres  leur détermination collective à faire de la région des Grands- Lacs  un espace de paix et de sécurité durable, de stabilité politique et sociale, de croissance et de développement partagé.

Le Potentiel : « Guerre dans l’Est : Crisis Group se trompe d’analyse »

Le journal revient sur les conclusions du rapport d’International crisis group qui, selon le journal, est arrivée à la conclusion selon laquelle la résolution de la crise dans l’Est passe par la gestion commune des ressources transfrontalières.

Erreur d’analyse, tranche le journal expliquant que cela revient à attiser davantage les convoitises des pays voisins et autres prédateurs qui tournoient autour de la RDC et n’arrêtent de tenter de la balkaniser.

Le quotidien estime que la ruée vers l’or noir fait le bonheur de nombreux pays africains. Certains d’entre eux se sont hissés au niveau des pays à revenus intermédiaires.

Dans son analyse en rapport avec la RDC, écrit le Potentiel, International crisis group constate que «Des réserves potentielles de pétrole chevauchant les frontières du pays avec l’Ouganda, l’Angola et éventuellement d’autres voisins pourraient raviver d’anciennes querelles frontalières une fois les explorations entamées.

Pour le Potentiel, ICG préconise une gestion commune des richesses congolaises. Aussi curieux que cela puisse paraître, cette proposition tombe dans un cas où les bénéficiaires de ce «partage» sont réputés moins dotés par la nature en ressources naturelles. On fait de leur manque ou insuffisance un droit pour eux et une obligation pour la RDC.

C’est là que l’analyse de l’ICG cloche, fait remarquer le journal. D’aucuns sentent dans cette démarche un coup fourré de la part des prédateurs de tous bords qui, on a cessé de le dénoncer, ont toujours convoité les richesses du Congo et cherché à les obtenir par des moyens illicites.